Sabrina, Claire et Maeva effectuent une marche d’Epinal à Paris, pour les veuves et orphelins de guerre. Elles ont fait étape à Meaux et sont reparties du musée de la Grande Guerre, samedi 17 juillet.
Sabrina Verrier est devenue veuve de guerre à 25 ans, avec trois enfants pupilles de la nation. Son mari, le caporal-chef de 1re classe Nicolas Verrier, est mort à l’âge de 31 ans, en 2009, au Liban où il était en poste avec les Casques bleus.
Claire Poinot est veuve de l’adjudant-chef Nicolas Poinot, mort en Serbie à l’âge de 34 ans. Maeva Verrier, qui marche avec sa mère et Claire, est orpheline de guerre depuis l’âge de 3 ans.
Sabrina déclare : « On porte les valeurs de résilience, certes, mais surtout les valeurs de la famille, les valeurs de l’armée, de l’honneur et de la fidélité à transmettre la mémoire et l’engagement de nos maris. »
La Ville de Meaux a pris en charge tous les frais d’étape. Sarah Lacroix, vice-présidente du Département, a rendu hommage à Sabrina Verrier : « Vous ne vous êtes pas recroquevillée sur vous-même. Vous avez fait une force de vos épreuves. » Sabrina assure : « Je n’ai rien fait d’extraordinaire. J’ai fait ce que toute femme aurait fait, j’ai redonné sa dignité d’homme à mon mari. Maintenant son nom est inscrit sur le monument dédié aux soldats morts en opex, au parc André Citroën de Paris. On lui a rendu les honneurs militaires et on m’a rendu ma vie en même temps. » Sabrina a été confrontée à de grandes difficultés administratives et n’a pu inhumer son mari dans la nécropole nationale d’Epinal que douze ans après son décès.
La marche s’est terminée à Paris, lundi 19 juillet, avec une cérémonie au monument du parc Citroën. Puis les marcheuses ont ranimé la flamme du tombeau du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.
La marche de 597 km est effectuée pour les 597 militaires morts pour la France en « opex » (opérations extérieures). On a tendance à l’oublier, mais les soldats laissent derrière eux des familles endeuillées, des veuves et des orphelins. Sabrina Verrier a créé l’ANVOGFE (Association nationale des veuves et orphelins de guerre et familles endeuillées). Partant du constat que les termes, veuves, orphelins de guerre, ont disparu du subconscient de la nation, les marcheuses veulent les remettre en lumière pour rappeler le sacrifice de ces soldats. Elles souhaitent plus largement favoriser le rapprochement des Français avec leur armée. Elles espèrent aussi attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation très souvent précaire des veuves et orphelins de guerre.