Les manifestants ont marché sur la Dhuis, samedi 12 juin, de la rue des Salvatres, à Thorigny-sur-Marne, jusqu’à la rue Albert-Mattar, à Carnetin, pour montrer leur opposition au projet d’aménagement de la zone 3 de la ZAC des Vallières qui comprend un nouveau franchissement routier de la Dhuis et l’installation d’une déchèterie.
Patrick Ailloux, à l’initiative du Collectif contre le franchissement de la Dhuis, a déclaré au mégaphone lors de la manifestation : « Entre Dampmart et le haut de Carnetin, il existe actuellement sept traversées routières, dont la D418, appelée communément route de Claye. La pétition lancée fin mars a recueilli, je dirais presque à ma grande surprise, 2 500 signatures ». Il ajoute : « Nous ne sommes pas opposés à une zone économique, il faut simplement choisir le bon endroit. Nous aurions préféré que nos élus, d’avant-hier, d’hier et d’aujourd’hui prévoient des jardins, un espace vert de détente, pas forcément du goudron, pas forcément des entreprises, mais pour eux il faut plus d’activité, plus d’économie au détriment du bien-être des électeurs, de leur environnement nature. »
Claude Gautrat, vice-président de France Nature Environnement 77, explique : « La Dhuis est la plus grande liaison verte d’Ile-de-France. La partie qui peut être impactée par une nouvelle traversée routière est répertoriée comme un couloir écologique pour la faune. »
L’aménagement de la zone d’activité des Vallières est prévu en trois zones. Les zones un et deux se trouvent d’un côté de la Dhuis et la troisième de l’autre. On accède aux deux premières par une route qui part du rond-point de la route de Claye, et pour continuer jusqu’à la troisième il faut traverser la Dhuis. On peut aussi l’atteindre, depuis la rue Louis Martin ou la rue du Moulin à Vent. L’aménagement du territoire est de la compétence de la communauté d’agglomération de Marne et Gondoire. Autre élément important : le Sietrem prévoit d’installer dans la zone trois une déchetterie, attendue depuis longtemps par les communes du nord de la Marne.
Le maire, Manuel Da Silva, a répondu aux questions de Magjournal, lundi 14 juin.
En ce qui concerne la déchèterie, que certains proposent de mettre en bord de Marne : « C’était une hypothèse du temps où l’aménagement n’était pas de la compétence de Marne et Gondoire, mais ça n’a jamais été prévu au Scot (Schéma de cohérence territoriale). D’ailleurs cela poserait un gros problème d’accès pour les particuliers. On a calculé pour la déchèterie, en zone 3 des Vallières, un trafic de huit à dix voitures par heure. Le centre commercial en zone deux, c’est cent cinquante à deux cents voitures par heure. La déchèterie, d’une superficie de 6 000 à 7 000 m2, sera isolée par un merlon et un couloir vert de six mètres. Elle se situera près des services techniques, pas des habitations. »
Pour la destination de la zone trois : « L’activité ne sera pas commerciale, l’accroissement de l’activité commerciale se fera en zone deux, dans la continuité de ce qui a déjà été fait, c’est-à-dire le nouvel Intermarché. Le permis de construire a été signé par mon prédécesseur début 2020 et j’étais d’accord avec ce projet. Ca démarrera dans quelques semaines, il y aura des commerces, mais ça n’impactera pas la Dhuis, on y accédera par la route actuelle. L’aménagement de la zone des Vallières, ça fait 25 ans que c’est prévu. Il y eu la zone 1, avec des entreprise, la zone 2 avec Intermarché, et il y a maintenant la zone 3, de l’autre côté de la Dhuis, d’une superficie de 9,8 ha. »
Le nœud de l’affaire est l’accès à la zone 3. Trois hypothèses sont envisageables : accès par la rue du Moulin à Vent, en passant devant l’école des Cerisiers et le collège du Moulin à Vent, accès par la rue Louis Martin et la rue d’Annet, qui est étroite et où se trouve l’ entrée principale du stade de football, accès par les zones 1 et 2 en traversant la Dhuis.
Manuel Da Silva déclare : « Comme on était en révision du plan local d’urbanisme (PLU), il me paraissait opportun d’y indiquer la possibilité de franchir la Dhuis. C’est une hypothèse, en admettant qu’on ait l’accord de l’agence des espaces verts d’Ile de France, qui estpropriétaire d’une grande partie de la Dhuis. Si elle se concrétisait, cela ferait une dizaine de mètres de large de traversée, mais on ne bétonne pas la Dhuis. »
L’aménagement des zones 2 et 3 de la ZAC des Vallières devrait déboucher sur la création de trois cents emplois. Le maire conclut : « Avoir un emploi près de chez soi, c’est un besoin. » Thorigny souffre d’un manque d’emploi de proximité, avec un taux de 0,96 emploi par habitant.