La Ville de Mitry-Mory a rendu hommage à Robert Marchand, le doyen des cyclistes, décédé le 22 mai à l’âge de 109 ans.Cinq cents personnes ont assisté à la cérémonie, vendredi 28 mai, dans le parc de la Mairie.
Robert Marchand, doyen mondial des cyclistes, est décédé à la résidence des Acacias, à Mitry-Mory. Robert Marchand, connu pour ses exploits sportifs, était un fervent militant communiste, syndicaliste et citoyen actif de Mitry-Mory. Le maire, Charlotte Blandiot-Faride, déclare : « Bien qu’il n’y soit pas né, Mitry-Mory était la ville de cœur de Robert. Il n’était jamais le dernier pour entamer un pas de danse, participer aux initiatives de la ville, de son club des cyclos, du jumelage. »
Maud Laurent, sa petite-nièce, a déclaré avec émotion : « Robert, ça va peut-être te faire rire, mais je n’étais pas prête et je pense que tous les gens réunis aujourd’hui n’étaient pas prêts à t’adresser ce dernier salut. 109 ans, tu vas me dire que j’aurais pu m’y préparer, mais j’avais presque la naïveté de croire que tu étais immortel. »
Le sport, bien sûr, et même les sports, car s’il était connu pour ses exploits cyclistes, Robert Marchand a pratiqué la boxe, l’haltérophilie, la gymnastique, la culture physique. Mais c’est surtout le vélo qui lui tenait à cœur. Gérard Mistler, président-fondateur de la course l’Ardéchoise, raconte : « L’Ardéchoise est une épreuve cycliste de masse, ouverte à tout le monde. On y est accueilli par neuf mille bénévoles qui tous adorent Robert. Il y est venu pour la première fois en 1999 avec son club ‘Les Cyclos mitryens’. » Robert Marchand était particulièrement attaché à l’épreuve àlaquelle il a participé régulièrement. Un col du circuit porte d’ailleurs son nom.
A 99 ans, il a demandé à établir le record de l’heure des plus de 100 ans, catégorie qui a dû être créée pour l’occasion par l’Union cycliste internationale. A 105 ans, il a encore parcouru 22,250 km en une heure.
Marie-Claude Campos, présidente du club des Cyclos mitryens, rapporte que Robert Marchand disait : « Je ne suis pas un phénomène, je suis juste un coureur ordinaire. Je veux juste démontrer qu’à plus de cent ans, on peut encore faire quelque chose. »
Robert avait trois passions : la gymnastique, le vélo, et la lecture. Enfin il était émerveillé par la vie.
Robert marchand a traversé le monde au sens propre comme au sens figuré : moniteur de gymnastique, pompier de Paris, fermier, livreur, graveur sur métal, conducteur d’engin, bûcheron, planteur de canne à sucre au Vénézuela. Il était revenu à Mitry-Mory comme vendeur de vin, qu’il allait prendre deux fois par semaine avec sa camionnette en…Ardèche. Durant son séjour dans la forêt vénézuélienne, il avait contracté une grave maladie qui avait été soignée avec des remèdes locaux végétaux. Un miracle ? Et si c’était lui le miracle ?
Un fervent militant
Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, a pris la parole : « Je m’adresse à vous avec beaucoup d’humilité devant un homme force de la nature et concentré d’abnégation, face au militant dévoué, fidèle à ses engagements humanistes et communistes. » C’était également un syndicaliste sans faille et Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a constaté : « 85 ans d’adhésion à la CGT, ça conserve. »
Pierre Laurent, sénateur et secrétaire général du Parti communiste, a déclaré : « Je salue cet infatigable militant de la vie que fut Robert. Grâce à lui, nous savons qu’aucun col ne sera jamais infranchissable. » Robert Marchand a adhéré au PCF en 1962, à 51 ans, et il en aura été membre pendant près de 60 ans.
La course l’Ardéchoise, qui rassemble 14 000 coureurs, a été annuléel’année dernière en raison de la situation sanitaire. Robert Marchand a écrit au président Emmanuel Macron pour qu’elle ait lieu cette année. Il a obtenu gain de cause et la course se déroulera les 18 et 19 juin. C’est sa dernière victoire.