L’usine de méthanisation a gagné contre la municipalité d’Othis qui a perdu tous ses recours. Idem pour les arrêtés contre les pesticides et pas mieux pour l’amélioration de la RN2. Le maire, Bernard Corneille, aimerait que « pour une fois, l’Etat prenne le parti des habitants ». Rencontre jeudi 20 mai.
Les canalisations de l’usine de méthanisation traverseront une partie de la commune et accèderont au réseau de gaz déjà installé. La municipalité s’est battue pendant plusieurs années pour refuser l’installation de l’usine aussi près des habitations d’Othis.
Pour le maire, « c’est un échec » : « C’était le pot de terre contre le pot de fer, celui-ci étant l’Etat. Il a gagné. On voit bien qu’il s’agit de développer les usines de méthanisation partout, pas seulement en Seine-et-Marne. Je crains qu’il y ait des nuisances, comme des odeurs nauséabondes, et on verra là si nous n’avions pas intérêt à agir. Même si le principe de la méthanisation semble vertueux, il faut éloigner le plus possible les usines des habitations. Que faire d’autre que demander à la justice de rendre justice ? Je ne vais pas me mettre devant les gros engins pour les empêcher d’avancer. La justice a tranché. Il fallait quand même mener le combat. »
Pas de limitation aux produits phytosanitaires
Le maire avait aussi pris un arrêté, en févier 2020, pour protéger la population contre les pescticides, demandant que les produits ne soient pas répandus à moins de 150 mètres des habitations par les agriculteurs. Bernard Corneille explique : « Nous étions allés jusqu’au Conseil d’Etat et étions même défendus par Corinne Lepage. Il a fallu retirer nos arrêtés car nous n’avons pas été entendus… Là encore, il s’agit de bio-diversité et de santé. Manifestement tout ce qui veut protéger d’une façon ou d’une autre la qualité de vie et la santé des habitants a été battu en brèche par la justice et par l’Etat. »
Bernard Corneille pense qu’il y a des « intérêts à protéger du côté des agriculteurs ». Il pense que « la méthanisation est une manne pour eux ». Dans la catégorie des mécontentements, la nationale 2 est toujours un sujet pour le maire d’Othis : « Elle est de plus en plus chargée, elle se dégrade et est dangereuse. J’avais été reçu par la préfète en 2019, avec le maire de Rouvres et celui de Dammartin-en-Goële, et malgré les promesses, il n’en est rien ressorti. J’ai réécrit au préfet, j’ai demandé une audience en début de mois. Je suis patient. J’espère que l’on finira par être entendus… On va voir si l’Etat va gagner en ignorant le besoin exprimé par les maires et par les usagers. »