Le Smitom du nord Seine-et-Marne, situé à Monthyon, a fait un premier bilan concernant l’extension des consignes de tri. Celui-ci est enthousiasmant et montre qu’adhérents et habitants du secteur sont impliqués dans la préservation de l’environnement. Rencontre avec la directrice, Michelle Brun, mercredi 28 avril.
Dans les cuisines, à côté des ordures ménagères, les poubelles de tri font dorénavant partie du paysage. Dans la plupart des foyers, le tri a été intégré à la vie quotidienne. Les enfants demandent facilement dans quelle poubelle ils doivent jeter leur pot de yaourt, ce qui signifie qu’ils ont été sensibilisés à la préservation de l’environnement, et peut-être au coût des taxes que payent leurs parents. L’éducation du « recyclable », ils l’ont reçue à la maison, en famille, ou à l’école. Petits comme grands ont intégré les gestes de tri, à l’exception peut-être de quelques récalcitrants, une arrière-garde qui traîne la patte et imagine que « le tri n’existe pas ».
D’une manière générale, les habitants sont de bons trieurs et ont emboîté le pas à l’extension des consignes de tri mises en place par le Smitom au 1er mai 2019. Le mode de tri s’est simplifié puisque tous les emballages sont recyclés. Jusqu’en 2019, il s’agissait de jeter dans le bac correspondant les cartons et les bouteilles en plastique. Depuis l’extension et sa nouveauté, tous les plastiques sont acceptés et par conséquent tous les emballages. Ainsi, il n’est plus nécessaire de se poser la question de savoir si l’emballage se trie ou pas. La simplification inciterait les habitants à différencier davantage leurs poubelles.
Michelle Brun explique : « Avant l’extension des consignes, dans le doute, on mettait dans la poubelle d’ordures ménagères. Maintenant, plus besoin de se demander si l’emballage est recyclable puisqu’il l’est. Le geste devient plus rapide. »
Les chiffres sont explicites. Entre 2019 et 2020, le bilan affiche plus de 10% d’augmentation de collecte sélective. Michelle Brun explique : « Par an et par habitant, on est passé de 50 kilos en 2019, à 56 kilos en 2020. C’est une plus-value importante dont découle la préservation de l’environnement, celle des ressources naturelles, moins de transport donc des économies d’énergie et la baisse des émissions de CO2, la création d’emploi local… C’est toute une chaîne qui se met en place. Davantage de recyclage signifie aussi l’augmentation des recettes pour le Smitom puisque nous vendons les matières triées dans les différentes filières de recyclage, mais également auprès de l’organisme Citéo, et les recettes permettent d’avoir des coûts de traitement réduits. Si on ne faisait pas le tri, les coûts s’envoleraient de façon exponentielle et les taxes des habitants en même temps. On ne travaille pas seuls et c’est un ensemble de facteurs et d’acteurs mais l’intérêt est dans la maîtrise des coûts. Tout est lié. Ça part du citoyen, passe à la collecte, et au traitement. Chacun a un rôle à jouer dans la préservation de l’environnement et dans la maîtrise des coûts. »
Les six adhérents du Smitom, soit la communauté de commune du Pays de Meaux (CAPM), la communauté de communes du Pays de l’Ourcq (CCPO), Val d’Europe agglomération, la communauté de communes des Deux-Morins, la communauté de communes Plaines et Monts de France (CCPMF), et Ecovaltri, se chargent de la collecte.
Le Smitom nord a la compétence « traitement » et les six adhérents ont la compétence collecte. Ainsi ces derniers assurent-ils leurs collectes via des prestataires, privés ou publics, qu’ils choisissent.
Michelle Brun précise : « Le Smitom traite les ordures ménagères et assimilés, et est chargé de la valorisation de la collecte sélective. Nous avons également une mission de formation et de communication auprès de nos adhérents et des habitants du territoire. Nous accompagnons les gens, en liaison avec les adhérents. Nous avons aussi nos ambassadeurs de tri qui sillonnent le secteur, interviennent par exemple, dans les écoles, et font des animations sur les marchés ou les foires… »
Les emballages triés sont collectés, transportés au centre de Monthyon puis envoyés par semi-reporque au centre de tri de Villers-Saint-Paul, dans l’Oise, inauguré en février 2019. Celui-ci, moderne, dispose d’une installation qui répond aux extensions de consignes de tri, ce que le Smitom ne pouvait pas effectuer, à moins d’un investissement lourd à hauteur de 18 M€.
Le recyclage du verre
Le tri du verre a aussi pris de l’ampleur, même si les habitants doivent apporter bouteilles et divers contenants vides aux bornes installées sur le territoire. Le tri du verre permet au Smitom de reverser un euro par tonne à la ligue contre le cancer de Seine-et-Marne, soit une somme d’environ 17 000 euros chaque année. La directrice souligne : « On peut jeter dans les bornes à verre, pas seulement les bouteilles mais aussi les bocaux, les petits pots pour bébés… Malheureusement, certains partent encore dans les ordures ménagères. Nous avons progressé mais il reste encore des efforts à fournir. Il suffit d’y penser. »
Passé de 20 à 22 kilos de verre collecté, le Smitom estime être encore sous la norme, qu’il pourrait atteindre en grimpant à 25 voire 27 kilos pour le matériau qui se recycle à l’infini.
En décembre 2022, la loi imposera l’extension des consignes de tri.