Saint-Pathus ► La suppression de la taxe d’habitation ne sera pas entièrement compensée par l’Etat 

Le maire de Saint-Pathus, Jean-Benoît Pinturier, a annoncé, jeudi 15 avril, un manque à gagner pour la commune de plus de 52 000 euros du fait de la non-compensation intégrale par l’Etat de la suppression de la taxe d’habitation. 

Le maire n’a pas caché sa colère lorsqu’il a découvert que la somme versée par l’Etat pour compenser la suppression de la taxe d’habitation ne serait pas suffisante. Il déclare : « On est sûrs et certains qu’on a un Etat menteur. On nous avait promis qu’on serait compensé à l’euro près et on se retrouve dans notre budget avec moins 52 393 euros par rapport à 2020. » Les recettes de la taxe d’habitation et de la taxe foncière représentaient, en 2020, 2 734 397 euros. Elles ne sont que de 2 682 004 euros en 2021. 

De plus, les années précédentes, la commune a pu bénéficier de gains de recettes, entre 30 000 et 70 000 euros, grâce à l’évolution des bases. Le maire évalue le delta de la perte à près de 100 000 euros : « Les dépenses continuent d’augmenter, surtout à cause de la crise sanitaire, mais la recette n’est plus dynamique, elle est figée. » 

La Ville devra faire des économies pour rééquilibrer le budget. « Il n’est pas question d’augmenter les impôts pour le moment, mais on sera certainement obligé de le faire dans quelques années pour compenser ce que l’Etat n’aura pas versé », souligne le maire. La perte impactera l’ensemble des chapitres du budget :« Tous les services devront se serrer la ceinture. »

Jean-Benoît Pinturier espère pouvoir compter sur le développement de la zone d’activité pour ne pas baisser la qualité du service public et les prestations aux habitants. « Dans les années à venir, la zone va nous rapporter de la recette foncière, entre 600 000 et 800 000 euros. » La Ville souhaite aussi emprunter pour compléter les subventions. 

Pour le maire, la « promesse non-tenue » de l’Etat est un moyen de « faire taire les collectivités territoriales qui sont de moins en moins maîtresses de leurs impôts » : « Avec la compensation, nous sommes dépendants de l’Etat. Celui-ci nous a d’ailleurs fait le coup à chaque fois. Il a compensé les premières années, puis plus rien. » Jean-Benoît Pinturier y voit une démarche de « recentralisation ».

 

 

 

 

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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