Villeparisis ► Pollution de la Reneuse : la station d’épuration sera agrandie

Les rejets de la station d’épuration située à Villeparisis polluent depuis des années la Reneuse, le cours d’eau qui traverse la commune. Des travaux d’extension du site intercommunal devaient débuter en juillet afin de stopper la dégradation des lieux. 

La Reneuse, affluent de la Beuvronne, est polluée par les rejets de la station d’épuration gérée par la communauté d’agglomération Roissy Pays de France ( Carpf ). Les eaux usées proviennent de Villeparisis, du quartier de Bois-Fleuri, à cheval sur Villeparisis et Claye-Souilly, ainsi que de Mitry-Mory (quartier de Mitry-le-Neuf) dont les séparatifs avec les eaux de pluie n’ont pas encore été entièrement réalisés. On y retrouverait des traces d’ammonium et de métaux lourds. 

Au moment des fortes pluies, les eaux débordent et c’est un véritable « égout à ciel ouvert » qui se forme. Les riverains se plaignent « d’odeurs nauséabondes » et des associations de protection de l’environnement ont remarqué la disparition de poissons. Ainsi, selon l’Association de défense de l’environnement de Claye-Souilly et des alentours, Adenca, en 2012, la teneur en oxygène était déjà extrêmement faible, avec une concentration de 0.64 mg/L : « D’un point de vue biologique, il est considéré que sous 3 mg/L la vie piscicole est impossible et les espèces les plus sensibles demandent 7 mg/L. »

La situation n’est donc pas récente. De nombreuses mises en demeure de l’Etat avaient été envoyées aux gestionnaires, en 2014 à la communauté de communes Plaines et Monts de France, et en 2017 à la Carpf pour dépolluer le cours d’eau. 

L’agglomération créée en avril 2016 a alors proposé, en 2019, un plan d’action que le représentant de l’Etat a accepté. Jean-Luc Servières, vice-président de la Carpf chargé des eaux et de l’assainissement, déclare : « Nous avons dans un premier temps posé un décanteur lamellaire pour pré-traiter les eaux avant leur rejet et prévu d’étendre la station d’épuration. » Le coût du dispositif provisoire est de quatre millions d’euros, celui de l’extension du site de onze millions d’euros. 

Les terrains autour de la station qui appartiennent à près de cinquante propriétaires en indivision vont être récupérés grâce à la déclaration d’utilité publique du préfet. Le juge devrait autoriser les expropriations et fixer les indemnités aux ayants droit à la fin du mois de mai. Les travaux pourront alors débuter en juillet. Jean-Luc Servières indique : «  Les études sont en cours, la Carpf a déjà budgetisé et lancé le marché public. Le dossier était en suspend depuis deux ans. L’acquisition des terrains prend beaucoup de temps. » La fin des travaux est prévue en septembre mais il faudra attendre 2023 pour que la station d’épuration ne soit totalement opérationnelle.