L’entreprise AIF (Ateliers d’Ile-de-France) de Villeparisis fait partie des dix-sept lauréats seine-et-marnais du plan France Relance. Le maire, Frédéric Bouche, accompagné du sous-préfet de Meaux, Nicolas Honoré, et du député Rodrigue Kokouendo, a rendu visite au chef d’entreprise, mardi 16 mars.
L’entreprise AIF est la dernière représentante de ce qui a été un fleuron du savoir-faire français : la production d’outils coupants et l’usinage de très haute précision. Elle a répondu à l’appel à projets du plan France Relance et figure parmi les dix-sept entreprises retenues au titre du volet industriel de celui-ci en Seine-et-Marne. Elle va bénéficier d’une subvention gouvernementale de 680 000 euros qui contribuera à la préservation en France de son savoir-faire, un secteur qui a été beaucoup délocalisé à l’étranger. Vinh Kok Quach, le président d’AIF, déclare : « Le jury a su identifier que le secteur est stratégique et nous soutenir. » Grâce à l’aide, l’entreprise va pouvoir se moderniser et accélérer son développement industriel, particulièrement sa transformation numérique. Elle va également investir dans la communication avec la mise en place d’un extra-net client.
Ses atouts sont un personnel expérimenté, un bon bureau d’études et sa réactivité, ce qui la différencie de ses concurrents qui ont délocalisé leurs unités de production à l’étranger. Il ne faut pas oublier l’aspect confidentialité, car souvent les pièces sont produites à partir de plans confiés par les clients.
Vinh Kok Quach poursuit : « Les Allemands achètent allemand, les Américains achètent américain, les Japonais achètent japonais. Nous, nous achetons chinois et j’espère qu’avec la crise du Covid cet état d’esprit va changer. Je note par ailleurs une nouvelle tendance : beaucoup de clients demandent de réparer des outils au lieu de les remplacer, pour diminuer l’empreinte carbone. »
L’entreprise rencontre quelques difficultés de recrutement car il n’y a pas de formation affûtage en France. Elle doit former elle-même son personnel mais il n’est pas facile de trouver des candidats motivés. Les jeunes n’ont pas la vision du travail en atelier comme étant noble et ils veulent tous aller en bureau d’études. Le chef d’entreprise indique : « Pour nous, le travail en atelier est noble. Quand on a en main une machine qui coûte plusieurs centaines de milliers d’euros, c’est une vraie responsabilité. »
Le sous-préfet de Meaux, Nicolas Honoré, explique : « Je suis venu promouvoir AIF qui a été retenue dans le projet industriel dans le cadre du plan France Relance. Dix-sept entreprises ont été retenues en Seine-et-Marne pour un montant de 9 millions d’euros pour l’aspect industriel. »
Vinh Kok Quach a repris en 2016 l’entreprise AIF, fondée en 1958. Depuis, il a toujours eu des projets de modernisation, de transformation et il conclut : « Le plan de relance arrive à point nommé pour nous permettre d’accélérer la transformation. »