Le tribunal administratif a rendu son verdict vendredi 5 mars et l’a annoncé lundi 8 mars : le maire de Dammartin-en-Goële, Michel Dutruge, a été condamné à un an d’inéligibilité. La perspective du poste vacant agite les prétendants au sein du conseil municipal.
L’annonce est un coup de pied au sein du conseil municipal même si la décision était attendue, sans grand espoir d’un autre résultat. Le verdict a été annoncé aujourd’hui, lundi 8 mars. Le week-end a ainsi laissé le temps aux membres du conseil municipal d’espérer autre chose, mais Michel Dutruge a été condamné à un an d’inéligibilité, la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques ayant constaté l’absence de dépôt des comptes de campagne du candidat. Des comptes rendus « en retard » sont considérés comme « non rendus ».
Malgré tout, Michel Dutruge, vendredi matin, était allé « dire au-revoir » au personnel administratif, en mairie, un geste qui marquerait son intention de ne pas revenir. Il aurait même indiqué qu’il n’avait pas l’intention de faire appel. C’est un nouveau coup dur pour le maire qui a perdu un de ses meilleurs amis, Michel Delétain, décédé du covid, et qui a dû faire face au décès de sa sœur, Jocelyne, quelques semaines plus tard, en janvier. C’est malgré tout lui qui est censé rester à la barre du navire municipal pendant encore quinze jours, à partir de la date de notification du jugement. C’est en effet le temps dont il dispose pour faire appel de la décision, s’il le souhaite encore.
Le premier adjoint, Vincent Clavier, prendra la fonction jusqu’à l’élection d’un nouveau maire par le conseil municipal dans un délai de huit jours, après les quinze jours du délai d’appel.
Arnaud Leroy, adjoint à la communication et à la vie locale, explique : « Si Michel part, une place est laissée libre, et c’est Lydie Elie, 22e sur la liste « MD 2020″, qui rejoindra l’équipe, à condition qu’elle accepte… Pour le moment, nous sommes sous le choc, même si on se doutait des conclusions du tribunal. L’équipe est attristée de la nouvelle. »
Plusieurs membres du conseil pourraient prétendre au poste, à commencer par le premier adjoint, Vincent Clavier, pour le moment délégué aux affaires scolaires et au suivi de projets.
Sylvain Messiaen, conseiller municipal d’opposition et ancien adjoint de Michel Dutruge, déclare : « On est arrivé à un constat d’échec. Michel Dutruge ne voulait pas se représenter aux élections, puis a finalement décidé d’y aller. C’est de l’amateurisme. Le directeur de campagne, Vincent Clavier, aurait dû veiller à ce que les comptes soient déposés. »
Quant au conseiller d’opposition et ancien maire, Stéphane Jabut, celui-ci envisage de présenter une liste dans l’éventualité d’une nouvelle élection municipale. Après les dernières élections, il avait décidé de ne pas siéger au conseil. Il souligne : « J’avais pris du recul et je ne pensais pas que le maire serait condamné quelques mois après les élections… J’ai toujours mes convictions et mes valeurs et surtout je suis triste. je ressens aussi de la honte pour ma ville dont l’image est salie. Les Dammartinois méritent de retourner aux urnes. Nous appelons à la démission du conseil municipal… Michel Dutruge a été condamné à la peine de douze mois d’inéligibilité et doit quitter ses fonctions d’élu et ses mandats. Les arguments avancés par la défense de monsieur Dutruge nous ont étonnés, voire même abasourdis. Il a évoqué la tenue de ‘quatre ou cinq conseils municipaux’ qui l’auraient empêché de déposer son compte de campagne. C’est faux ! Il n’y en a eu que trois en juillet et il avait jusqu’au 11 septembre 2020 pour rendre ses comptes. Il a même été relancé le 20 octobre. »
Un autre conseiller d’opposition, François Alves du groupe Ambition2020pourDammartin, a également commenté : « Je suis vraiment désespéré pour la gestion de notre ville même si on s’attendait à ce jugement. C’est de l’amateurisme. »
Par ailleurs, le tribunal a rejeté les requêtes de Sylvain Messiaen et de Véronique Havel.