Pascal Doll, le président de Roissy Pays de France a condamné, mardi 9 février, l’action des manifestants écologistes qui refusent le métro automatique du Grand Paris dans le Triangle de Gonesse. Pour eux, les travaux « entraîneraient fatalement l’urbanisation du secteur ». Ils ont créé une zone à défendre et occupent les lieux depuis dimanche 7 février.
Les 280 hectares de la zone appelée le Triangle de Gonesse, dans le Val-d’Oise, remuent toujours les opinions du territoire. Les associations écologistes ont manifesté pour la préservation des terres sur lesquelles elles estiment pouvoir faire perdurer l’agriculture. Pour les opposants au projet de gare, « ce sont les terres les plus fertiles de France ».
Situé entre l’aéroport de Roissy CDG et les autoroutes, le Triangle, vu par les élus, pourrait rapporter gros en matière d’investissement immobilier, générer un développement économique important, et par conséquent, faire bénéficier la population de ses retombées financières, comme en matière d’emploi et de transport.
Le Triangle de Gonesse, était à l’origine conçu autour d’EuropaCity, le mégacomplexe comprenant un centre commercial et un parc de loisirs. Le projet est enterré mais finalement, après de multiples recours, la cour administrative d’appel de Versailles a validé la création d’une zone d’aménagement. Le plan local d’urbanisme (PLU) de Gonesse permet désormais la transformation des terres agricoles en terrains constructibles. La décision a été rendue à la mi-décembre. S’en est suivie la validation par les sociétés de construction pour acter la ligne 17 et ses gares, dont une au Mesnil-Amelot (voir notre article ici). Le temps pour les écologistes de se retourner, et ils sont passés à l’action, dimanche 7 décembre, occupant illégalement une parcelle privée en revendiquant comme ZAD (zone à défendre) le site de la future gare du Triangle de Gonesse.
La ligne 17 du Grand Paris Express doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l’aéroport de Roissy en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse. Pour Pascal Doll, président de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France, le respect du tracé de la ligne est « une longue bataille » menée par les élus. En septembre 2020, Florence, le premier tunnelier de la ligne 17, se mettait en marche à la grande satisfaction des élus franciliens concernés par le tracé.
Pascal Doll déclare : « Nous, élus de Roissy Pays de France, veillons au respect du tracé et à la réalisation des gares prévues sur le territoire, à savoir celles du Triangle de Gonesse, de l’aéroport Charles de Gaulle et le terminus au Mesnil-Amelot. Fin 2017, nous avions même manifesté à Paris pour défendre la ligne 17 qui semblait remise en question sur notre territoire. Depuis, l’État nous a entendus et a confirmé le tracé total. Notre territoire a besoin de la ligne 17. Elle est vitale pour son développement économique et pour ses habitants. Remettre en question la gare du Triangle de Gonesse est impensable. Savez-vous que c’est la seule et unique gare du Grand Paris Express pour tout le Val-d’Oise ? Le Val-d’Oise et le nord Seine-et-Marne ne peuvent pas continuer à être les laissés-pour-compte de la région… Je condamne fermement l’action des activites. Pour la plupart, ces personnes n’habitent même pas le secteur. Je ne peux pas accepter qu’au titre d’une idéologie, on sacrifie les espoirs de notre jeunesse et de tous les habitants qui attendent l’arrivée du métro automatique avec impatience. C’est pour eux une perspective d’avenir et un accès amélioré à l’emploi et à la formation puisque la ligne 17 desservira d’importants pôles économiques. Une chose est sûre, on ne se laissera pas voler la gare du Triangle de Gonesse ! »
En novembre 2020, le Premier ministre, Jean Castex, était venu dans le Val d’Oise. Il avait demandé au préfet du département de lui faire des propositions dans le cadre d’un plan d’urgence pour le Val-d’Oise. Les élus ont fait remonter au Premier ministre des projets pour le Triangle. Les arbitrages ne sont pas encore connus mais les élus sont « confiants » car ils ont déjà eu la confirmation de la création d’une cité scolaire internationale.
Pascal Doll poursuit : « D’autres beaux projets suivront. Ce n’est pas le moment de prendre du retard. Il faut que l’État intervienne vite pour déloger les activistes. Dans le projet de territoire que je mène avec mon équipe, je souhaite que développement économique et développement durable ne s’opposent jamais et avancent de concert. Sur les quelque 700 ha du Triangle, 110 seulement seront aménagés avec des projets bénéfiques pour toute la population. Dans le prolongement de la ZAC, 400 ha ont été fléchés en zone agricole protégée. Je rappelle aussi que notre SCOT (ndla : schéma de cohérence territoriale) prévoit la sanctuarisation de plus de 16 000 ha de terres agricoles pour les 30 ans à venir. Alors qu’on ne vienne pas nous taxer d’être contre la protection de l’environnement. Quant aux agriculteurs, ils ont contribué et signé la charte agricole et forestière qui prévoit la préservation dans le Val-d’Oise et en Seine-et-Marne. Alors de quels agriculteurs parlent les zadistes ? J’aimerais bien le savoir. Enfin il y a un dernier point non négligeable en matière de pollution puisque le métro automatique de la Ligne 17 permettra de désengorger la circulation des voitures. Bon nombre d’automobilistes pourront enfin utiliser les transports en commun pour aller travailler au lieu de prendre leur voiture. Juste un petit rappel… certains habitants de l’est du territoire de Roissy Pays de France doivent actuellement repasser par Paris pour aller sur la plateforme aéroportuaire. C’est quand même un comble ! »
La Région Ile-de-France, à travers sa présidente, Valérie Pécresse, a dénoncé également « l’occupation illicite » de terrains appartenant à l’Etablissement public foncier d’Île-de-France sur le site du Triangle de Gonesse, et la mise en place d’une ZAD.
Après une phase de reconnaissance géothermique, doivent débuter au printemps les travaux du puits de départ du tunnelier qui va creuser vers le sud la tranchée accueillant les voies – lesquelles seront aériennes plus au nord –, explique la SGP (Société du Grand Paris).