Quarante-cinq lots de l’écoquartier de Trilport, construits avec du chanvre, pourront être occupés à partir de juin. Le maire, Jean-Michel Morer, a fait un point d’étape du projet, vendredi 29 janvier.
La livraison d’un bâtiment de quarante-cinq logements en « si peu de temps » est une première en France. Jean-Morer Morer a gagné son bras de fer avec le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). La construction a finalement pu être labellisée en janvier. Il déclare : « Il s’agit d’un modèle du type. » Il précise : « Le chantier représente quarante tonnes de chanvre cultivé sur vingt-cinq hectares de champs, sans engrais ni produits phytosanitaires, et sept cent cinquante mètres cubes de matériaux.»
Il a fallu l’obstination du maire pour voir le projet se concrétiser. Jean-Michel Morer a dû, en effet, écrire à Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et à son homologue déléguée au logement, Emmanuelle Wargon. « Je leur ai expliqué que le chanvre représente des enjeux forts. Il peut ramener des emplois dans le secteur et rénover l’agriculture en la rendant plus compatible avec l’environnement grâce au maintien de la ressource en eau ». Pour le maire, le type de construction privilégie les filières courtes. Ainsi, l’usine de fabrication des matériaux est située à Aulnoy, à dix-sept kilomètres de la commune. « On ne sait pas toujours si le bois utilisé pour les constructions vient de France. Avec le chanvre, on le sait », affirme le maire.
La qualité du bâti qu’offre le chanvre a été également une des raisons du choix. Le végétal permet aussi une reconversion totale : « Quand on déconstruit, ça redevient du chanvre qui pourra resservir », souligne Jean-Michel Morer qui a réfléchi au projet depuis près de dix ans. L’éco-quartier a également été labellisé par la Région Ile-de-France.