Les prélèvements des eaux usées effectués deux fois par semaine par le syndicat intercommunal d’assainissement de Marne-la-Vallée (Siam) est un des nombreux indicateurs pour évaluer l’évolution de la contamination au coronavirus. Jean-Michel Moskovoy, le directeur de l’établissement public de Saint-Thibault-des-Vignes, a présenté le procédé, jeudi 28 janvier.
Les eaux usées permettent-elles de prévoir la date du prochain confinement ? Les analyses sont en tout cas l’une des données qu’utilisent les experts pour déterminer l’évolution de l’épidémie. Ainsi, c’est en se fiant aux traces de covid dans les eaux usées que le conseil de Défense, réuni vendredi, aurait décidé de ne pas reconfiner.
Les prélèvements des eaux usées à l’entrée de trente-deux communes du secteur de Marne-la-Vallée ont été étudiés dès le mois de mars, lors du premier confinement. Jean-Michel Moskovoy indique : « Nous sommes une station sentinelle car nous avons été les premiers en France à nous approcher du réseau Obépine, le consortium créé sous l’impulsion du Comité analyse, recherche et expertise (Care) Covid-19. » Il s’agit d’utiliser les eaux usées comme un outil de surveillance épidémiologique. Les prélèvements sont envoyés et analysés en laboratoire. Les résultats arrivent ensuite au comité national et au bureau du président, Emmanuel Macron. Les courbes réalisées par des experts déterminent le nombre de personnes contaminées et permettent d’anticiper les actions. Ainsi, pendant la période des fêtes de fin d’année, les courbes étaient stables.
Toutefois, le directeur du Siam souligne : « Il s’agit d’une valeur indicative, à ne pas prendre au premier degré. Les courbes doivent être traduites par des spécialistes. Ainsi, la pluie peut faire évoluer la concentration de virus dans l’eau mais pas la quantité. Des données peuvent être mal interprétées. » Jean-Michel Moskovoy voit malgré tout un intérêt principal : « Les prélèvements permettent de savoir si le virus est encore là et s’il circule. » D’autres analyses permettent également de connaitre l’évolution des variants du virus.
Le Siam traite et rend potables et buvables quatorze millions de mètres cubes d’eaux usées chaque année.