Les parents d’élèves et enseignants du collège Paul-Langevin à Mitry-Mory, soutenus par les élus ont manifesté, jeudi 12 novembre, pour demander un protocole sanitaire adapté à l’établissement avec un enseignement organisé en demi-groupes.
Les parents d’élèves ont mis sur place une journée « collège vide », jeudi, devant le collège Paul-Langevin. Le maire de Mitry-Mory, Charlotte Blandiot-Faride, et sa première adjointe, Marianne Margaté, sont venues les soutenir.
Dès la rentrée de novembre, des professeurs ont exercé leur droit de retrait pour dénoncer la dangerosité de la seule application du protocole sanitaire national. Pour éviter une contamination et la fermeture de l’établissement, professeurs et parents d’élèves demandent une organisation de l’enseignement par demi-groupes. L’emploi du temps fonctionnerait par quinzaine : la première semaine, les élèves du groupe A auraient leurs cours le matin, ceux du groupe B l’après-midi ; la deuxième semaine, ce serait l’inverse, et sur la demi-journée sans cours, les élèves feraient un travail en autonomie. Le fonctionnement proposé permettrait aussi de limiter les risques de décrochage scolaire.
Un professeur déclare : « On essaye d’appliquer le protocole mais on rencontre de grosses difficultés, comme avec le brassage dans les bus et la cantine. Les agents qui gèrent la cantine ne sont pas équipés de masques FFP II, alors que quand les élèves mangent, ils n’ont pas de masque. A l’intérieur des classes, aucune distanciation n’est possible compte tenu de l’exiguïté des locaux. Nous, enseignants, allons de classe en classe alors que les élèves restent dans le même local, avec un protocole qui prévoit une aération totale toutes les deux heures. »
Patrick Carpentier, représentant de parents d’élèves, ajoute : « Nous avons pris le relais des enseignants qui se sont mobilisés. Nous demandons que soient prises en compte les spécificités de chaque établissement. Le protocole lors du premier confinement faisait 32 pages, celui d’aujourd’hui n’en fait qu’une et les recommandations sont assorties de la formule, ‘dans la mesure du possible’. Les professeurs nous ont présenté une proposition à l’échelle de l’établissement. Nous avons validé l’organisation des cours par demi-groupes. »
Le maire, Charlotte Blandiot-Faride, explique : « Une délégation de parents d’élèves et de professeurs du collège a attiré mon attention sur l’impossibilité d’appliquer le protocole. Leur proposition de fonctionner par demi-groupes n’a pas eu d’écho dans les premiers jours. Ils sont venus me voir pour que j’apporte mon soutien, ce que j’ai fait dès le lendemain en écrivant au recteur. On parle beaucoup de l’exiguïté des locaux mais le véritable problème est la surcharge des classes qui atteignent parfois plus de trente élèves. »
Mariane Margaté, aussi conseillère départementale, l’affirme : « L’inspection départementale essaie d’étouffer les mouvements qui se passent dans les collèges de Seine-et-Marne pour éviter que ça ne fasse tache d’huile. Je pense que le Département doit donner les budgets nécessaires aux collèges pour faire face aux frais de masques, aux frais de gel hydro-alcoolique, au remplacement des agents départementaux absents. »
Trois cent cinquante élèves étaient en classe, jeudi, sur un effectif de six cent cinquante.