Des commerçants de la Goële se sont rassemblés au centre commercial de Saint-Mard, samedi 14 novembre, pour demander la réouverture de leurs magasins et la mise en place rapide de mesures de soutien financier.
Entre colère et désarroi, les membres du collectif des commerçants de la Goële étaient réunis, soutenus par des élus locaux et des clients, pour protester contre la fermeture de leurs établissements depuis l’annonce du confinement par le président de la République et demander des aides financières pour compenser les pertes. La pose symbolique d’une gerbe de fleurs a résumé l’état d’esprit des manifestants.
Laurent Pique, primeur à Dammartin-en-Goële, à la tête du collectif, déclare : « Si les petits commerces ne rouvrent pas rapidement, ils vont mourir. Nous demandons une aide pour les loyers et la suppression de la contribution foncière des entreprises ( CFE ) pour les soulager. »
« On a joué le jeu »
Nikoleta Bodier, la propriétaire du restaurant Les P’tits Cochons à Dammartin, accuse le coup : « On ne sait pas quand on va pouvoir rouvrir. Il n’y a aucune visibilité et aucune possibilité de se projeter. Les aides apportées par l’Etat sont des perfusions. » La restauratrice a perdu « beaucoup d’argent » et estime que les différents dispositifs mis en place sont « insuffisants » et « inapplicables à tous les commerces » : « Le clic and collect, ça ne fonctionne pas pour des restaurateurs de cuisine traditionnelle comme moi. Je ne suis pas un fast-food. Je veux juste qu’on me laisse travailler. On a tout fait pour respecter le protocole sanitaire. » Jean-Louis Durand, le président de la communauté de communes Plaines et monts de France, abonde : « Il n’y a pas plus de risques d’aller chez un petit commerçant que dans un supermarché. Les gestes barrières avaient été mis en place parfois au-delà de ce qui avait été préconisé. » Gregor Grolleau, le responsable de l’agence Century 21 à Dammartin, constate : « Il y a une énorme frustration de la part des commerçants de centre-ville qui estiment avoir joué le jeu. »
Les patrons des Intermarché d’Othis et de Moussy-le-Neuf ainsi que du Carrefour Saint-Mard ont rejoint le mouvement. Marc Dekyvère, le gérant du supermarché de Saint-Mard, indique : « Je soutiens toutes les entreprises qui sont fermées. Je comprends la colère des chefs d’entreprise. »
Quelques maires avaient pris des arrêtés pour autoriser l’ouverture des magasins. Le maire de Dammartin, Michel Dutruge, qui soutient le mouvement des commerçants, ne l’a pas fait. Il explique : « Ce n’est pas leur rendre service puisque si les commerçants maintenaient leur établissement ouvert, ils aurait été pénalisés d’une amende de 135 euros et d’une fermeture administrative immédiate. » Le collectif a lancé une pétition et demande aux municipalités la mise en place de mesures telles que des chèques cadeaux à dépenser chez les commerçants de proximité et la prise en charge des distributeurs de gel hydro-alcoolique. Ils demandent aux intercommunalités la suppression de la CFE jusqu’au 15 décembre, la mise en place d’une plateforme gratuite de « clic and collect » et la prise en charge de tout ou partie des loyers. A l’Etat, le collectif réclame une « aide financière immédiate pour les commerçants ouverts depuis moins d’un an », « la possibilité de soins à domicile pour les salons de coiffure et esthétique » et un arrêté d’état de crise sanitaire Covid pour une prise en charge par les assurances.