L’aéroport Roissy CDG est un élément incontournable de l’économie du secteur mais aujourd’hui, il souffre. La situation ne va pas s’améliorer avec le nouveau confinement mis en place vendredi 30 octobre, et Pascal Doll, le président de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France, s’attend à une crise sociale importante.
La situation due à la pandémie touche non seulement la zone aéroportuaire mais également toute la zone hôtelière et ce qui tourne autour : restauration et multiples sous-traitants. Pascal Doll indique : « Les effets induits de la pandémie et des confinements successifs sont considérables en matière d’emploi et aussi en matière de retombées économiques. D’ailleurs la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) est un élément important de recette dans le budget de la communauté d’agglomération. Les impacts sont lourds à la fois pour l’aéroport d’une part et pour nous de manière plus particulière. »
Beaucoup de communes de Seine-et-Marne sont en majeure partie tournées vers l’aéroport, les emplois représentant largement 80 % de ceux du secteur. Pascal Doll souligne : « Il va y avoir des familles qui vont être fortement impactées par l’économie des entreprises en berne : certaines personnes, dans un couple, travaillent parfois toutes les deux sur la zone aéroportuaire ou dans des entreprises qui sont directement liées à l’activité de l’aéroport. Chômage partiel ou licenciement, les impacts sociaux vont être lourds. On a pris de plein fouet la crise sanitaire qui perdure. Je pense qu’il va falloir s’armer pour la crise sociale qui va sans doute être extrêmement violente sur notre secteur étant donné que l’essentiel de nos recettes tourne autour de la plateforme aéroportuaire et nous cochons toutes les cases, soit l’aéroportuaire, l’aéronautique, l’hôtellerie, la restauration et aussi les salons qui se déroulent habituellement à Villepinte (Seine-Saint-Denis) et pour lesquels l’activité aujourd’hui est réduite à zéro. »
Pour 2021, l’agglo a prévu de faire des économies, de « serrer les boulons » mais des éléments sont sanctuarisés, comme les emplois et la masse salariale. Les petites et moyennes entreprises sont exonérées de taxe (CFE, CVAE), ce qui représente un effort de 3,6 millions pour la communauté. Par ailleurs, des sommes, à hauteur de un à deux millions d’euros, seront réservées aux communes pour proposer des points d’emploi et de formation afin d’aider les habitants. « Nous ne toucherons pas aux redistributions aux communes », précise le président. Il ajoute : « Des investissements comme ceux prévus pour la voirie, la construction, les aménagements seront maintenus afin de tenir à flot l’autre pan de l’activité qui tourne autour du bâtiment et des travaux publics. Si on ne le faisait pas, ce serait un effet de lame qui assècherait totalement les recettes de l’agglo et aussi l’activité des entreprises du secteur. »