par 
Le musée Archéa, sur le territoire de Roissy Pays de France, a fêté ses dix ans, jeudi 10 septembre. Pour l’occasion et pour les journées du patrimoine, afin d’étoffer l’exposition permanente présentée au public, le musée ouvrira une nouvelle vitrine dès demain, samedi 19 septembre. Celle-ci sera constituée en grande partie d’objets provenant des fouilles des ZAC de Saint-Mard, de Thieux, de Moussy-le-Neuf, ou encore de Compans ou même de Mauregard lors des études pour l’extension de l’aéroport.
Roissy Pays de France, véritable territoire historique et géographique, valorise les découvertes archéologiques à travers son musée labellisé Musée de France, situé à Louvres (Val-d’Oise). Depuis dix ans, le musée expose les fabuleux objets qui racontent l’histoire de la région. Broches, bracelets, bijoux mérovingiens, épées, ossements, articles du quotidien, de la préhistoire jusqu’à la révolution française… sont installés dans les vitrines de l’exposition permanente qui s’agrandit pour l’anniversaire du musée et présentera, à partir de demain, des éléments découverts lors des fouilles préventives pour la construction des deux ZAC de Saint-Mard, Les Deux-Moulins et La Fontaine du berger, ainsi qu’à Thieux, Compans, Moussy-le-Neuf.
Antoinette Hubert, la directrice du musée, a offert une visite commentée en exclusivité pour les lecteurs de Magjournal. Elle explique : « Parmi les collections qui viennent de Seine-et-Marne, sur les communes de Roissy Pays de France, on a celles de Saint-Mard. Les chercheurs ont découvert dans le sol, une ferme gauloise. Elle est particulièrement intéressante parce qu’on y travaillait le métal. C’était une ferme à vocation agricole, culture, élevage, mais aussi, sur place, il y avait une petite forge… On va récupérer aussi des objets provenant de fouilles réalisées à Compans, avec des découvertes de l’époque antique. Ça va nous donner l’occasion de travailler davantage sur une vitrine qui sera plus représentative du territoire de la communauté d’agglomération, avec ses quarante-deux communes dont dix-sept seine-et-marnaises. »
A Compans, c’est une villa gallo-romaine qui a été mise au jour. Il s’agit d’une construction, une habitation en pierre et en tuiles, avec des éléments liés au mode de vie comme des bijoux, des pièces de vaisselle, et d’autres en rapport avec l’agriculture.
Le sol de Thieux a aussi rendu les objets qu’il avait détenu précieusement tout au long des siècles. Antoinette souligne : « Les objets découverts sont assez représentatifs du mode de vie à la romaine que les élites locales se sont approprié… On a trouvé des vestiges de fermes datant de l’an 800 après Jésus-Christ et qui commençaient à se rassembler. Elles ont fini par former les villages. »
Or, argent, grenats importés du Sri-lanka ou de Bohème, laissant imaginer des routes commerciales et des habitants suffisamment riches pour les acheter, viennent gonfler les collections de l’époque de Clovis. Les objets ont été trouvés avec la tombe d’une femme découverte à Louvres, juste en face du musée, ainsi que celle d’un homme enterré avec son épée qu’il entoure de son bras.
Le sous-sol du musée regorge également de collections qui ne sont pour le moment pas présentées. Là, les présentoirs des objets sont travaillés pour pouvoir mettre en place de nouvelles expositions. Dans les allées de rangement, les tiroirs recèlent les plus minutieuses pièces, comme de plus grandes : tour de roue en métal, scories de forge de multiples tailles, moules à pièces en terre cuite, poteries, fibules, bagues… Tous les objets, fabriqués et portés par des Gaulois et qui ont traversé le temps, préservés dans les sols de la région, touchent l’âme.
