Cent vingt salariés, conducteurs et agents de prévention de la société de transport Marne et Morin se sont rassemblés, jeudi 25 juin, dès 5 heures du matin, devant le dépôt de Meaux pour une journée de grève. C’était la première grève de cette ampleur pour la société du groupe Transdev.
A la sortie d’une ultime réunion, mercredi, les délégués syndicaux avaient déclaré : « Nous n’avons pas avancé du tout car la direction reste sur ses positions quant au refus du versement d’une prime aux conducteurs Marne-et-Morin, alors que ceux d’AMV, du même groupe Trandev, ont touché une participation aux bénéfices. Il y a trop de masse salariale (cinq cents salariés) chez Marne et Morin pour moins de développement du réseau, par rapport à AMV (trois cents salariés) qui connait un grand développement dans les villes nouvelles du Val d’Europe, Chessy TGV, Disney. Nous avons même alerté le député Jean-François Parigi afin qu’il joue le médiateur avec la direction. »
Lotfi Boudjena et Madi Niakaté, représentant le syndicat UST (Union Solidaire Transports), ont tenu à préciser : « Les représentants syndicaux UST, CGT et CFDT sont solidaires du mouvement, laissant les divergences, les querelles de côté pour un même combat. Nous sommes déterminés à obtenir cette prime qui correspond au travail fourni toute l’année 2019. Nous comprenons les problèmes financiers dûs à la crise sanitaire où nous avons assuré le service, mais c’est de 2019 que nous parlons. »
De son côté, Samir Hamdani, directeur de TMM (Transport Marne et Morin), souligne : « Nous traversons une crise sans précédent, qui met le groupe et l’entreprise dans une situation financière périlleuse. Nous ne savons pas où nous allons, car nous dépendons des contrats signés avec l’IDFM (Ile de France Mobilité, ex Stif), déjà dans une situation catastrophique et dont la présidente demande l’aide de l’Etat. Nous avons choisi d’assurer pendant le confinement 70% du transport sur le réseau pour respecter au mieux les contrats signés et les besoins des clients, alors que l’Etat ne nous demandait d’en assurer qu’un minimum de 50%. A l’heure actuelle, nous n’avons pas touché les aides de l’Etat qui auraient compensé les trois mois de transports sans validation des titres, sans recettes, en sachant que les charges, assurances, salaires… ont été maintenus. C’est ce que j’ai tenté d’expliquer aux représentants syndicaux. »
En fin de matinée, les manifestants se sont rendus à la gare de Meaux où ils ont expliqué aux voyageurs le motif de la journée de grève.