Bussy-Saint-Georges ► Municipales : les candidats face aux projets de construction et aux impôts locaux

Les trois candidats en lice pour le second tour de l’élection municipale à Bussy-Saint-Georges, Yann Dubosc, le maire sortant, Chantal Brunel et Loïc Masson ont détaillé leurs propositions sur des sujets qui ont cristallisé la campagne des municipales. Dernière ligne droite avant dimanche 28 juin.

La Ferme de la Jonchère, située à l’entrée de ville de Bussy, est l’un des sujets de désaccord entre les trois têtes de liste. Trois projets différents sont proposés. Pour Yann Dubosc, le maire sortant, il s’agit d’un projet privé. EpaMarne dont il est le président « n’y a joué aucun rôle ». Il explique : « Le promoteur a souhaité construire cent trente logements de tourisme à la place des hangars. Nous nous sommes opposés. Il y a eu trois réunions de concertation avec les riverains. » Le maire veut construire des logements « qualitatifs ». 

Chantal Brunel rappelle qu’elle s’est opposée au projet de construction de la Jonchère en 2016, lorsqu’elle était maire. Elle promet, une fois élue, « d’attaquer le permis de construire » et propose d’implanter la future piscine intercommunale. 

Loïc Masson, ancien adjoint au maire, indique : « Il est indispensable pour ce projet qu’une concertation avec les riverains soit effectuée. Il s’agit des fondements de tout projet y compris privé. Dans le cas où la modification serait annulée grâce au recours de riverains que nous soutenons, une concertation publique sur le futur du terrain aura lieu et une modification simplifiée du PLU (plan local d’urbanisme) sera lancée. Dans le cas où le recours serait rejeté, nous examinerons les différents recours juridiques existants afin de garantir une architecture de qualité et en adéquation avec le quartier. Dans tous les cas, je ne signerai pas de permis de construire sans qu’une réelle concertation ait eu lieu avec les riverains. » 

Hôtel du Golf 

Yann Dubosc affirme que le nouveau promoteur de l’hôtel du Golf, Immobel, est d’accord pour présenter un nouveau projet en concertation avec les riverains. Celui-ci, qui doit être dévoilé en juillet, prévoit la construction d’une maison de retraite sur la moitié du terrain. 

Pourtant Chantal Brunel affirme :  « Le nouveau propriétaire n’envisage pas d’abandonner le permis actuel car des frais importants sont déjà engagés. » 

Loïc Masson est sur la même longueur d’onde que l’ancien maire : « Immobel qui est le propriétaire du site de l’hôtel du Golf n’a jamais communiqué pour annoncer un changement du programme. Nous rappellons que le permis de construire en cours de validité et signé à l’époque par Chantal Brunel, prévoit cent trente appartements et trente maisons ». Le candidat souhaite « établir un dialogue entre Immobel et les riverains » et obtenir un projet de qualité, « en cohérence et en adéquation avec l’architecture actuelle du quartier ».

Sycomore 

Yann Dubosc rappelle qu’il a voté contre le projet du Sycomore présenté en 2012 par Claude Louis, à l’époque adjoint d’Hugues Rondeau, alors maire et actuellement colistier de Loïc Masson. Yann Dubosc précise : « Il s’agit d’un engagement contractuel et on ne peut pas le remettre en cause, d’autant qu’on est dans une opération d’intérêt général. Les habitants du quartier en ont marre d’être stigmatisés… Nous avons réussi à obtenir qu’EpaMarne prenne en charge 80 % du financement des quatre écoles à construire alors qu’au début du projet, la prise en charge revenait à la Ville. » Le projet du maire prévoit que quatre mille mètres carrés du terrain seront consacrés aux commerces. Il annonce qu’un nouvel échangeur autoroutier sera également construit afin de désengorger l’entrée de ville: « Le projet était bloqué depuis onze ans. En tant que président d’EpaMarne, j’ai pu défendre des projets pour Bussy. » 

Loïc Masson propose en particulier de geler les projets immobiliers du Sycomore, de baisser le rythme des constructions, d’améliorer la qualité de l’habitat et d’imposer une harmonie architecturale du quartier. Parmi ses propositions, on trouve des aménagements de trottoirs, l’installation de luminaires sur l’espace public, l’augmentation des plages horaires des bus, la réalisation de pistes cyclables, des aménagements d’espaces verts et aires de jeux pour les enfants ainsi qu’une aide à l’implantation de commerces et d’artisans de proximité

Chantal Brunel veut « mettre fin au bétonnage de la ville » qu’elle estime responsable de la destruction des espaces verts. Elle pointe « la laideur » du quartier du Sycomore. 

Impôts locaux 

Bussy-Saint-Georges est l’une des villes de Seine-et-Marne où les impôts locaux sont les plus élevés. 

Pour autant, Yann Dubosc ne veut pas promettre de baisse. Il explique : « Nous ne savons pas si l’Etat va vraiment compenser la suppression de la taxe d’habitation. Notre budget est fragile, 50% de celui-ci est de la dette. » Le maire sortant a fait le choix de garantir un service public de qualité (police municipale, crèche…) et rappelle qu’il faudra faire face aux conséquences dela crise du Covid-19. 

Loïc Masson propose de baisser la taxe foncière pour favoriser l’installation d’entreprises dans les zones d’activités de la Croix blanche et la Rucherie : « Cela permettra ainsi de créer de l’emploi et des ressources fiscales. L’avenir économique de Bussy est lié à la baisse de la taxe foncière. »

Chantal Brunel plaide aussi pour une baisse de la taxe foncière et donne un calendrier : « 10% la première année et 10% supplémentaires avant la fin du mandat ».