José et Adrien Adélaïda fabriquent à Mitry-Mory des visières qu’ils offrent aux personnels soignants pour les aider à se protéger du coronavirus. Sur imprimante 3D, toute la journée, ils s’activent et ont déjà donné une trentaine d’éléments de leur production. Mardi 7 avril, ils ont expliqué en vidéo le processus pour les lecteurs de Magjournal.
José et Adrien Adélaïda, père et fils, habitants de Mitry-Mory; s’activent à la fabrication de visières qu’ils offrent aux personnels soignants des environs. José, bientôt à la retraite, travaille en bureau d’étude dans une entreprise qui produit des prothèses orthopédiques. Son métier en DAO (dessin assisté par ordinateur) lui a conféré l’expérience de la machine 3D puisqu’avant de lancer la production d’un modèle (hanche, genou…), les essais sont faits sur imprimante.
José explique : « J’ai l’habitude de travailler avec les hôpitaux. L’idée a germé facilement puisque mon travail au quotidien est de créer des pièces en 3D. Pour les visières, il a fallu les dessiner, puis les modéliser en 3D sur ordinateur avec un logiciel spécial – mais gratuit – qui découpe virtuellement l’objet en tranches et transmet les lamelles à l’imprimante… Nous utilisons un fil en amidon de maïs. C’est un produit inoffensif qui ressemble à du plastique. Le fil est chauffé dans l’imprimante 3D, il devient liquide et il ressort par une petite buse qui le dépose sur le plateau selon la forme programmée. »
Adrien, qui aura 20 ans en mai, poursuit des études en BTS en microtechniques et travaille avec son père, pendant le confinement, à la réalisation des visières. Il assure la maintenance des machines qui réclament des réglages minutieux.
Les deux « collègues » ont pris contact avec la mairie de leur commune et leur proposition a aussitôt trouvé une oreille attentive. Rapidement, les visières sont parties comme des petits pains, pour des infirmières, pour la mairie, pour l’hôpital Avicenne, et le centre hospitalier de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pour différentes cliniques… C’est la mairie qui se charge de faire acheminer les visières dans les établissements.
José raconte : « Ça fait trois ans que nous avons les deux imprimantes 3D. Jusqu’à présent je faisais de petits objets de loisir, par exemple un petit chien, une grenouille, un dinosaure… C’est mon travail mais c’est aussi ma passion. »
Pour José et Adrien, c’est « quasiment comme un travail ». Ils fabriquent des visières toute la journée. Le processus dure 1 h 40 pour la fabrication physique d’un seul objet. La production ne peut pas pas être à grande échelle mais la générosité du duo, elle, est sans bornes.