Bernard Corneille, le maire d’Othis candidat à sa succession, a présenté le programme qu’il propose pour les six prochaines années. Avec une équipe quelque peu transformée, il veut évidemment poursuivre et « aller plus loin » dans les actions qu’il a menées et les projets à naître. Magjournal l’a rencontré jeudi 27 février, chez lui.
La liste « Othis pour tous » menée par le maire sortant Bernard Corneille, en place depuis 2008, a récolté sept cent dix signatures de soutien. « C’est enthousiasmant car c’est important pour une ville de la taille d’Othis, avec près de sept mille habitants. » Pour son prochain mandat, le troisième, « si les électeurs le veulent bien », Bernard Corneille mise sur la continuité de ce qui a été fait et sur les nouveaux projets, confortant l’identité « sociale, humaniste et environnementale » de la ville. Entre réalisations et engagements, le candidat énumère ses priorités comme l’enfance, l’école, la jeunesse, le cadre de vie, la solidarité, la sécurité, le sport, l’animation, la culture, les logements, le territoire… et la santé. Le pôle médical est d’ailleurs une des fiertés de Bernard Corneille qui considère avoir apporté ce qui manquait à la ville en plein désert médical : « La maison de santé n’est pas un équipement municipal mais elle a été réalisée après avoir rencontré les deux kinésithérapeutes. C’est un accord qui a été réalisé entre la Ville et les kinés. Nous sommes passés de trois à quatre médecins alors que partout ailleurs, le nombre de médecins diminue. Nous souhaitons en faire venir encore plus à Othis. »
Commerces, environnement et logements
La municipalité en place a préparé son plan local d’urbanisme et souhaite, pour le prochain mandat, préserver le caractère de la ville. « Nous allons proposer des logements aux Othissois, de manière très progressive. On le fera avec mesure et bon sens, à l’extérieur, de manière à ne pas urbaniser les poumons de la ville : les parcs de La Jalaise, de Beaupré, le verger de Guincourt. Ça permettra aussi de désenclaver le centre commercial des Trois Voiles. »
Le maire fait remarquer la concurrence commerciale effrenée qui s’intensifie, avec des centres commerciaux qui fleurissent « un peu partout ». Othis n’est pas en bordure de RN2 : « Othis souffre de l’éloignement des grands axes. Précédemment, la municipalité a aidé à maintenir l’activité commerçante dans la commune. Il faut continuer à travailler main dans la main avec les commerçants, comme ce qu’on a déjà fait, par exemple avec la librairie- presse. La Ville a investi en achetant le fonds de commerce. C’est une des locomotives, comme la boulangerie, la pharmacie, la coiffeuse, la fleuriste, Carrefour City, et un nouveau commerçant qui est venu s’installer. Il vend des produits auvergnats, fromages, saucissons… bière, que d’ailleurs j’ai goûtée et qui est très bonne. Il s’est trouvé que j’ai pu mettre l’acheteur en contact avec le propriétaire des murs et ils ont fait affaire. Maintenant, il faut aller plus loin. Mais les collectivités ne peuvent pas tout. Nous n’avons rien pu faire pour empêcher Bricomarché de partir et c’est extrêmement regrettable. »
Le maire veut aussi aller vers des comportements écologiques « vertueux », comme l’implantation de bornes de recharge pour les véhicules électriques, un peu plus de bio dans les cantines sans augmentation du prix du repas, un repair café ponctuel, et beaucoup de pistes cyclables, aussi pour les randonneurs « car les Othissois marchent beaucoup » : « Il y aura dix kilomètres de pistes. On pourra rejoindre Othis par le parc de Beaupré grâce à une liaison douce. »
« …Notre liste est la seule qui soit véritablement hostile à la méthanisation car, dès le début, nous nous sommes opposés à ce que l’usine prévue à Eve s’installe aux portes de la ville. D’une part, parce que ça engendre d’importantes nuisances olfactives, mais également parce que ça fait perdre de la valeur aux pavillons à proximité. L’une des autres listes a dit ‘pourquoi pas’ à l’usine de méthanisation, et qu’on pourrait même la faire dans Othis… Dans la troisième liste, l’une des candidates, qui était élue chez nous, n’est pas défavorable à la méthanisation et la regarde d’un bon œil. »
Othis compte trois cent seize logements sociaux, autrement dit il en manque trois cent quatre. Bernard Corneille explique : « Nous sommes à 12,7 % et nous devrions être à 25 %. Nous n’y serons pas car ça voudrait dire qu’il ne faudrait faire que du logement social et, dans les années qui viennent, il y aura forcément de la mixité avec un mélange d’accession à la propriété. Aujourd’hui, les écoles ont une capacité d’accueillir des élèves supplémentaires, au moins pendant plusieurs années. Néanmoins, nous avons une ambition forte, c’est de créer une maison de l’enfant avec la ferme acquise il y a quelques années. Nous allons faire faire une étude pour qu’elle puisse accueillir de multiples services, comme une crèche, un accueil de loisirs unique, une maison des assistantes maternelles, et se projeter sur une future école qui pourrait être intégrée dans une des ailes de la ferme. Avec le terrain attenant, on envisage un espace de jeu, un espace vert pour y pratiquer des activités sportives. Un bureau sera désigné pour dessiner le projet. »
La sécurité
S’agissant de la sécurité, Bernard Corneille affirme « bien s’entendre » avec les gendarmes qui surveillent le secteur. Cependant il souhaiterait augmenter le nombre de caméras de vidéo-protection et passer de dix-sept en entrée de ville à trente-quatre, progressivement : « Certains membres du conseil municipal, qui ont formé maintenant la liste dissidente, ne voulaient pas du tout de caméras. Heureusement que nous avons tenu bon. Nous souhaitons aussi augmenter le nombre de policiers municipaux. Nous refusons d’être une police intercommunale car nous voulons que les policiers connaissent bien la ville. Nous ne voulons pas que la police soit exercée par des agents qui, sans aucun doute font très bien leur métier, mais ne connaitraient pas aussi bien la commune que des policiers municipaux, surtout s’ils doivent aussi surveiller des villes comme Gonesse (Val-d’Oise). »
Deux autres listes
Bernard Corneille affiche ses positions politiques, lui qui a appartenu au Parti socialiste, puis a été chevènementiste, avec son adjoint, Christian Domenc. C’était, comme il dit, « il y a longptemps ». Il commente : « Il y a deux autres listes, l’une LR (Les Républicains), clairement affichés. Dans notre liste, nous n’avons qu’un membre qui est affilié à un parti politique, c’est Didier Chevalier et il est à Europe Ecologie Les Verts. C’est notre ‘garantie environnementale’. A part lui, nous n’avons plus aucune attache partisane. Quant à l’autre liste, la liste dissidente, elle a été formée par des gens qui faisait partie du conseil municipal et qui étaient encartés car nous étions une liste ouverte. Il y avait trois communistes. Le premier adjoint était communiste et l’est toujours. Il souhaitait être maire et c’est pour ça qu’il est parti, pour monter une liste, communiste évidemment. Aujourd’hui je ne sais pas où il en est, si c’est lui qui conduit la liste, ou si quelqu’un la conduit à sa place mais c’est une liste d’obédience communiste, et d’ailleurs les réactions de ses membres par rapport à la maison de santé, à la vidéo-protection, dont ils ne voulaient pas, montrent que c’est une liste d’obédience communiste, avec une idéologie partisane forte… Pour nous, le seul parti qui est le nôtre, c’est Othis. »
« Je suis pleinement d’accord
avec Jean-François Copé »
Le territoire, concernant aussi Dammartin, Rouvres, Longperrier, Moussy, évolue et va évoluer à grande vitesse avec le terminal 4. Le candidat othissois estime que l’Etat va devoir accompagner les communes avec des infrastructures, et la première c’est la nationale 2 : « Les interventions que j’ai pu faire auprès de l’Etat depuis dix ans n’ont pas abouti. On a cru, en juillet, que les choses allaient se décanter mais ça n’a rien donné. On ne sait plus qui doit payer, de l’Etat ou du Département, pour améliorer la bretelle de sortie… De toute façon, dans les années qui viennent, la bretelle de sortie sera insuffisante. C’est la nationale 2 qui n’est pas à la hauteur des usagers d’ici et de l’Oise. C’est un problème majeur à résoudre et il nous faut des partenaires… Il y a quelque chose qui se met en place, c’est le pôle métropolitain, porté par Jean-François Copé, le maire de Meaux. Je suis pleinement d’accord avec lui pour se préoccuper prioritairement des problèmes des quatre intercommunalités qui vont le constituer et surtout que ce pôle métropolitain n’oublie pas la Seine-et-Marne. Avec Jean-François Copé, je ne vois pas comment l’oubli serait possible. A Othis, comme à Mitry-Mory, Villeparisis, Meaux, Rouvres, Dammartin… nous sommes d’abord des Seine-et-Marnais. On veut pouvoir accueillir correctement les habitants dont ceux qui travaillent sur la plateforme aéroportuaire, ainsi que ceux qui vont y travailler, et plus spécifiquement au T4, car c’est chez eux que le terminal va être construit. »