Jean-François Copé et André Moukhine-Fortier sont sur les rangs en vue des élections municipales à Meaux. Celui qui n’a jamais été maire de la ville reproche à l’actuel de ne pas habiter sur place. D’un autre côté, une colistière du challenger tête de liste ne serait pas « irréprochable » quant à sa domiciliation.
Si la valeur des programmes des candidats se discutent, la règlementation concernant leur lieu de domicile, aussi. Tandis qu’André Moukhine écratigne Jean-François Copé en le surnommant « Jean-François de Paris », et se nommant lui-même « André de Meaux », le maire saute sur l’occasion pour renvoyer son opposant dans ses 22. En effet, une colistière de « Vivre à Meaux ensemble » n’habiterait pas à Meaux mais dans une commune du Pays de Meaux. André Moukhine explique : « Elle est en train de vendre sa maison et est hébergée en attendant chez une autre colistière, à Meaux… Il n’y a pas aucun problème à ça. »
La maison de la colistière était toujours en vente, samedi 8 février, dans une agence meldoise.
Si le sujet est sensible entre les deux têtes de liste, c’est qu’André Moukhine insiste et surfe sur la notion de « proximité », lui qui vit à Meaux et pourrait, comme il dit, s’il était élu, « rentrer chez lui à pied ».
Jean-François Copé répond : « Je ne me suis jamais caché du fait d’habiter à Paris. Je partage ma vie entre Paris et Meaux pour des raisons professionnelles et familiales. J’ai un logement à Paris et un logement à Meaux… Les Meldois le savent et cela n’a jamais été un sujet. La vraie question est de s’avoir si je suis un bon maire pour notre ville… Je tiens néanmoins à rappeler que je paye mes impôts locaux à Meaux et que je suis contribuable de cette ville depuis plus de 25 ans. »
Le maire veut ainsi lancer un pavé dans la mare d’André Moukhine dont la colistière en question n’aurait « pas encore payé d’impôts dans la ville où elle se présente ».
Quant à la volonté de proximité, l’idée est brandie par les deux candidats à la fois. Pour André Moukhine, elle est « naturelle ». De son côté, Jean-François Copé développe : « La proximité est ma marque de fabrique depuis toujours. La proximité avec les habitants d’abord : je rencontre et j’échange au quotidien avec de nombreux Meldois, lors des visites de terrains, de réunions ou encore lors des comités consultatifs de quartiers que je tiens chaque vendredi. La proximité est aussi dans les actions que nous menons. Je considère que le maire est autant celui des grands projets que celui des sujets de tous les jours. Les Meldois le savent, j’attache autant d’importance à la construction du Colisée qu’à la propreté de notre ville ou le fleurissement par exemple. »
Parmi les colistiers d’André-Moukhine, figure Franck Bouvrain, qui a été le premier à « dégainer » quant à la domiciliation du maire. La bisbille pré-électorale reste à l’ordre du jour.
Règles d’éligibilité
et conditions d’attache avec la commune
(selon le guide des élections municipales
diffusé par le ministère de l’Intérieur)
[Extrait] …Le candidat soit être inscrit que la liste électorale de la commune. Si le candidat est électeur dans la commune où il se présente, la preuve de son attache à la commune a déjà été apportée au moment de son inscription sur la liste électorale.
Le candidat doit avoir la qualité d’électeur et être contribuable dans la commune. Si le candidat n’est pas électeur de la commune où il se présente, il doit justifier de sa qualité d’électeur, c’est-à-dire qu’il est inscrit sur la liste électorale d’une autre commune ou remplit les conditions pour être inscrit sur une liste électorale. Il doit également faire la preuve de son attache à la commune, en démontrant qu’il est inscrit au rôle des contributions directes ou justifie qu’il devait y être inscrit au 1er janvier 2020. (art. L. 228). Seule l’inscription personnelle au rôle ou le droit personnel à y figurer est à considérer. Il ne suffit pas de posséder des parts d’une société, d’être propriétaire ou gestionnaire d’une personne morale inscrite au rôle des contributions directes de la commune, ni de figurer à la matrice cadastrale ou d’être la personne payant l’impôt pour être éligible (art. R. 128). La qualité de conjoint d’une personne inscrite au rôle d’une contribution directe ne permet d’être éligible au mandat de conseiller municipal qu’à la seule condition que le bien sur lequel se base la contribution soit en commun, que ce soit dans le cadre d’un bail ou d’une propriété, le candidat remplissant alors lui-même les conditions qui lui permettraient d’être inscrit au rôle…