Le salon 8ème Art coiffure, à Thorigny-sur-Marne, récupère les cheveux des clients qui seront transformés en filtres pour dépolluer les océans. Les propriétaires ont expliqué le procédé, vendredi 3 janvier.
Quelle est la matière qui ne coute rien à la fabrication et ne pollue jamais ? Les cheveux… à condition d’être récupérés et recyclés. Au salon « 8ème Art coiffure », les cheveux ne sont pas jetés mais mis en sac et récupérés par l’association « Coiffeurs justes » qui en fait des filtres pour absorber le pétrole et les huiles solaires qui polluent les océans. Ils servent aussi à dépolluer les eaux d’écoulement des routes et des zones industrielles. Les filtres sont formés soit de carrés de 40×40 et de 2 cm d’épaisseur, soit de boudins fabriqués en remplissant de cheveux des collants pour femmes. Après avoir servi plusieurs fois, les filtres sont lavés et les cheveux sont utilisés comme renforçateur de béton pour l’isolation.
Anne, propriétaire du salon, explique : « Recycler les cheveux dont on ne se sert pas, c’est dans l’air du temps et ça fait du bien à la planète. La seule contrainte est de les ramasser, de les mettre dans un sac de collecte et de les envoyer à l’entrepôt dans le sud de la France. Même les gens qui ne sont pas sensibles à l’écologie et au recyclage participent à la protection de l’environnement en venant se faire couper les cheveux et on essaie de leur faire prendre conscience en leur parlant de l’opération Coiffeurs justes. »
Katya, coiffeuse, déclare : « Ramasser des cheveux, ça ne coûte rien. On en coupe tous les jours et de toute façon on les ramasse. » Quant à Angélina, apprentie, elle adhère sans réserve : « Je trouve intéressant de travailler dans un salon où on recycle les cheveux. J’ai 18 ans et je pense beaucoup à l’avenir de la planète. »
L’association « Coiffeur justes » a été crée en 2015 et enregistre régulièrement de nouvelles adhésions. Pourtant le salon « 8ème Art coiffure » est le seul adhérent de Seine-et-Marne. L’adhésion à l’association coûte 25 euros et les sacs, en papier écologique avec encre et colle également écologiques, sont achetés un euro pièce par les salons. Des marques de cosmétiques pourraient à l’avenir les financer.
Anne conclut : « Il y a plein de salons en France et nous sommes encore trop peu à adhérer. Il faut absolument que tous participent, c’est ce qui va nous sauver en cas de marée noire. »
Le salon de coiffure présente aussi un autre attrait : il est possible d’y lire le mensuel Magjournal.