Europamiante, l’entreprise située à Nanteuil-lès-Meaux, spécialisée dans le désamiantage, le déplombage, la dépollution, cumule les récompenses. En cinq ans, elle a augmenté son chiffre d’affaires de 288%. La performance a fait d’elle une championne de la croissance en 2019. D’autres prix ont également été remis à sa fondatrice et PDG, Carine Rouvier, qui a hissé son entreprise parmi les références du marché.
Carine Rouvier, la présidente d’Europamiante, s’installe régulièrement dans les bureaux de ses collaborateurs. Elle s’assied ici, discute des projets par-là, propose des solutions à un troisième service, se pose dans la salle de réunion pour un débrief… Elle n’a pas de bureau « à elle ». Rencontrée par Magjournal en décembre, elle explique : « Je n’ai pas besoin de bureau alors ce n’est pas la peine d’occuper un espace inutilement. Quand je viens ici, je dois voir les uns et les autres, discuter de nos projets… C’est plus pratique si c’est moi qui vient dans leur bureau et qu’on travaille sur leur matériel qui est en place. Je me déplace avec mon ordi portable ». Carine Rouvier n’a pas la bougeote, elle est simplement rationnelle et aime être proche de son personnel.
D’ailleurs, elle met tout en œuvre pour que chacun de ses 140 salariés se sente à l’aise et offre dans les locaux des conditions de travail confortables. Une des salles de réunion est décorée sur le thème des super héros Marvel… Ça met dans l’ambiance de « la boîte » et booste le moral.
Restaurant d’entreprise bio, salle de sport, salle de repos avec canapé cosy et lumière tamisée… tout y est pour que le personnel se sente bien. C’est ainsi que Carine Rouvier a développé EuropAmiante et c’est sans doute l’une des clés de son succès sans cesse grandissant.
Des chantiers locaux
L’entreprise locale spécialisée dans le désamiantage, le déplombage et la dépollution a travaillé sur des chantiers de la région. Carine Rouvier indique : « A Fublaines, nous avons procédé au désamiantage d’une toiture en fibrociment et à la démolition d’un petit bâtiment de stockage municipal ; à Trilport, c’était le désamiantage de l’école primaire Jacques-Prévert ; à Roissy-en-Brie, celui des appartements de l’office Osica CDC Habitat social ; à Meaux, avenue de la Victoire, derrière le magasin Lidl, nous avons évacué 620 tonnes de déchets amiantés… »
L’entreprise possède une antenne à Arras (Pas-de-Calais), ouverte en 2013, et vient d’ouvrir une agence à Compiègne (Oise). La présidente travaille au développement d’EuropAmiante à l’international. Pour se hisser en haut de l’échelle du développement, elle ne s’économise pas et surfe sur un agenda bien rempli qui la mène tout droit à remporter une reconnaissance bassée sur des chiffres impressionnants. En 2019, l’entreprise a reçu le Grand Prix des entreprises de croissance, dans la catégorie Immobilier, Construction & BTP, décerné par Capital Croissance ; elle a été lauréate du concours PM’up des entreprises en développement et dont le prix est remis par le Conseil régional d’Ile-de-France. Elle a également été lauréate, en fin d’année 2019, au Women Equity National, dans la catégorie dépollution et recyclage, qui la reconnaît parmi les cinquante entreprises françaises à la plus forte croissance dirigées par une femme. Elle avait déjà remporté le même prix l’année précédente, ainsi que le Grand Prix des chefs d’entreprise dont elle a été le vainqueur d’or en catégorie Visa pour l’international pour une expérience à l’étranger lors d’un chantier au Pakistan où l’entreprise a désamianté l’ambassade de France.
Déjà à ses débuts, en 2008, EuropAmiante avait remporté le trophée régional « Bâtir au féminin ».
Carine Rouvier ne se satisfait pas de son indépendance et de sa liberté. Comme elle dit, « il faut qu’on lève le plafond de verre que les femmes ont sur la tête et j’avance en m’appuyant sur la bienveillance » : « Même si on ne peut pas être bienveillant à 100% du temps, même si on y est 10% de plus que la journée précédente, c’est toujours ça de gagné. C’est important de remettre l’humain au centre des décisions qu’on prend, qu’elles soient économiques ou sociales. Quand on est une femme chef d’entreprise, il faut se déprogrammer d’une empreinte avec laquelle on a été élevée pour pouvoir avancer… J’ai juste réussi à me libérer du carcan éducatif qu’on a imposé aux femmes. »
Le palmarès est impressionnant et donne un peu le vertige mais il colle avec la personnalité de Carine Rouvier, aussi mariée et mère de quatre enfants, et surtout avec le chiffre d’affaires qui a augmenté de 288% en cinq ans. En 2018, il dépassait dix millions d’euros.
Un des rêves de Carine Rouvier, c’est de faire venir la culture dans son entreprise. Déjà, elle envisage d’installer une galerie d’art sur le site d’Arras. Consciente que « les jeunes » sont une des clés de la réussite économique, elle compte en attirer encore davantage en proposant un cadre « qui va leur plaire ».
Amiante, une fiche toxicologique