La municipalité de Thorigny-sur-Marne a convié les habitants à un apéritif bio au parc des Samoraux, lundi 1er juillet. Christian, maraîcher municipal, a montré les premiers résultats de son travail.
Christian a été embauché par la Ville et a commencé son travail début mars. Il devait transformer en potager bio un ancien verger à l’abandon appartenant à la Ville. La tâche était difficile puisqu’il lui a fallu préparer le terrain, l’ensemencer et l’entretenir. Sur les 7 000 m2 de la parcelle, 300 sont dorénavant en culture. Christian a commencé par labourer le terrain sur dix centimètres de profondeur, « pas plus pour ne pas le dénaturer », puis il a procédé à un apport de terre végétale et de compost. Il n’emploie bien-sûr que des produits naturels et les espèces ne sont pas choisies ni implantées au hasard : les plantes s’auto-protègent mutuellement, et sont aidées par l’apport de paille et de résidus de tonte de l’herbe environnante. Il a aussi reconstitué des haies naturelles pour protéger les cultures.
Christian déclare, sans découragement : « Les débuts sont difficiles car c’est la première année de mise en valeur. J’ai subi une hécatombe avec les carottes, qui ont été ravagées par les limaces ». Il est difficile de lutter contre les gastéropodes, en s’interdisant évidemment l’usage de produits phytosanitaires. Un bon jardinier doit connaître les plantes mais aussi les animaux du jardin. Christian a présenté les différentes espèces de limaces et les meilleurs moyens naturels de lutter contre elles, pour conclure que « rien ne vaut le ramassage manuel et la mise à l’écart ». Pour ceux que la tâche n’enchante guère, on peut aussi les éloigner en leur proposant des plantes plus tendres que les légumes du potager. Les limaces ne sont pas « fortes des mandibules » et préféreront des brins d’herbes tendres aux durs légumes. Il suffit de leur proposer, dans un coin reculé du jardin, un tas d’herbe fraîchement coupée pour qu’elles se précipitent sur le mets de choix et laissent les carottes tranquilles…théoriquement.
Les produits de Christian ne sont pas encore labellisés « bio » puisqu’il faut trois ans d’exploitation respectant les règles de l’agriculture biologique pour obtenir la certification.
Thibault Guillemet, maire de Thorigny, est particulièrement attaché à l’environnement : « Nous démontrons qu’une collectivité peut jouer un rôle dans la culture. Nous recherchons des parcelles de l’ordre de trois ou quatre hectares pour les confier à des agriculteurs pour une exploitation écologique. La production serait utilisée par la Ville qui s’est engagée sur la voie du naturel depuis plusieurs années. Dans les cantines scolaires, 60% des aliments sont bio, à prix constant d’ailleurs, et nous n’utilisons plus de produits phytosanitaires pour l’entretien des voiries et des espaces verts ».
Pour l’instant, la production du potager municipal est utilisée par les associations. Il a également un but pédagogique puisqu’il reçoit de nombreuses classes des écoles. La tâche est lourde pour Christian qui est tout seul et il pense que le potager a vocation à être géré par une association ou par des citoyens. Il a en projet la création d’un poulailler, d’une mare et d’une parcelle de céréales d’hiver pour avoir de la paille.