Le conseil municipal de Saint-Soupplets, qui se déroulera samedi 29 juin, va délibérer pour approuver la révision du plan local d’urbanisme. La décision mettra la ville en conformité avec la réglementation imposée sur le foncier par le Sdrif (schéma directeur de la Région Ile-de-France) qui n’autorise son développement qu’à hauteur de 5% de son territoire.
Le maire, Stéphane Devauchelle, aurait bien aimé pouvoir développer la ville mais Saint-Soupplets est limitée à 5% de développement potentiel de la surface totale de la commune, autrement dit environ dix hectares. La contrainte sera applicable jusqu’en 2030.
Il explique : « Ça ne fait pas beaucoup, d’autant que Saint-Soupplets a du potentiel. On est à la fois contraints par le Sdrif et par le PEB (plan d’exposition au bruit). Ce sont deux grosses obligations qui entravent le développement urbanistique. Il y a encore des terrains à acquérir, environ six hectares, qui entrent dans les 5% de développement possible. Nous avons des touches d’entreprises qui veulent venir s’installer ».
La tête de pont vers Roissy
Stéphane Devauchelle et le conseil municipal doivent de toute façon entériner la révision du PLU qui autorisera jusqu’à 5% d’extension. La fonction de chargé des relations territoriales qu’il exerce chez ADP et celle qu’il occupe comme vice-président au Pays de Meaux chargé des relations avec les autorités aéroportuaires, lui concède une place prépondérante dans les nouveaux enjeux avec la plateforme et les débouchés pour le nord de la Seine-et-Marne.
Il indique : « Saint-Soupplets est la tête de pont du Pays de Meaux en ce qui concerne Roissy Charles-de-Gaulle. C’est-à-dire que c’est la ville du Pays de Meaux la plus proche de l’aéroport. De ce fait, il est important d’avoir des liaisons pratiques vers la plate-forme, des formations, des métiers qui se rapportent à l’aéroportuaire. D’ailleurs nous avons beaucoup d’habitants qui y travaillent… La commune est particulièrement demandée en matière de logements. Les maisons à vendre partent rapidement ».
Stéphane Devauchelle trouve « dommage » de ne pas profiter du potentiel de la commune pour augmenter le nombre de logements et d’habitants. Il souligne : « Les Seine-et-Marnais se plaignent de ne pas pouvoir profiter des retombées financières de l’aéroport, des emplois et des avantages divers alors qu’ils ont les inconvénients des avions. A Saint-Soupplets, même si on ne va pas pouvoir se développer comme on l’aurait souhaité, on va quand même pouvoir fournir logements et emplois supplémentaires ».
Avec le T4
Le maire a déjà essayé de convaincre les élus de la Région, comme la présidente Valérie Pécresse à qui il a expliqué les problèmes de contrainte du territoire de la commune, mais la « pastille » de limitation ne semble pas pouvoir être changée aussi facilement. Il insiste : « Avec la construction du T4 qui ouvrira en 2028 à Roissy, ce sont 40 à 50 000 emplois qui vont être créés en plus des 100 000 emplois directs qui existent déjà sur la plateforme et les 300 000 induits. Le T4 à lui seul représentera Orly au niveau du trafic et du nombre de passagers. Ce seront 30 à 35 millions de passagers par an, qui s’ajouteront aux 72 millions actuels de Roissy ». Ainsi le nombre d’emplois créés seraient de l’ordre de 1 300 par million de passagers.
Il poursuit : « Nous avons dit que nous soutenions le projet du T4 car c’est important pour nous mais on a aussi précisé que la construction devait prendre en compte le développement des infrastructures routières et ferroviaires, la RN2, la D401, la RN3 qui doit être rénovée… Tout le monde est d’accord sur le sujet mais maintenant, il faut les fonds. En ce qui concerne le CDG Express qui va relier la gare de l’Est à Roissy directement en vingt minutes sans arrêt, il y a un enjeu politique et aussi pour l’aéroport. Il faut que l’aéroport soit attractif. Il doit être comme tous les grands autres aéroports du monde avec une liaison vers la capitale ou la grande ville proche… Mais je ne suis pas chargé du CDG Express ».
Les liens de Saint-Soupplets avec l’aéroport sont d’autant plus ajustés que le Pays de Meaux élabore ses filières et formations aéronautiques pour justement coller à un développement en phase avec l’aéroport. Jeudi dernier, au salon du Bourget (Seine-Saint-denis), Stéphane Devauchelle a participé à la signature d’une convention au Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) entre la Région, l’Education nationale, ADP, Dassault, le Pays de Meaux, ouvrant, entre autre, l’avenir sur un bac pro aéronautique option avionique, le seul d’Ile-de-France en formation pour adulte.