Nicole Belloubet, ministre de la justice, s’est rendue au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, vendredi 14 juin, pour annoncer la création d’un espace pour les détenus en fin de peine.
L’espace baptisé SAS, sera un passage entre la détention et la liberté afin de préparer les détenus en fin de peine à ce qui les attend à l’extérieur. Le site de Meaux-Chauconin a d’ailleurs été sélectionné pour faire partie de l’expérimentation d’une collaboration plus étroite entre les acteurs de la justice et ceux du monde carcéral. Les autorités souhaitent « mieux évaluer la pertinence des peines afin de pouvoir mieux les moduler dans l’intérêt de tous y compris des condamnés ». Ceux-ci bénéficient déjà de parloirs ainsi que d’unités de vie familiale « particulièrement bien aménagées ».
Dans le contexte délicat d’une agression envers deux surveillants, dimanche 9 juin, lors d’un parloir, l’objectif du déplacement du ministre était aussi d’échanger avec les familles de détenus ainsi qu’avec les personnels. Nicole Belloubet s’est tout d’abord rendue dans la salle où les proches attendaient au parloir. Elle confie : « Alors que je ne les interrogeais pas sur ce sujet, les personnes que j’ai rencontrées m’ont toutes fait part de la qualité de l’accueil dont les personnels font preuve à l’égard des incarcérés. Il est en effet primordial, pour assurer une réinsertion réussie, que la détention se déroule dans les meilleures conditions possibles ». Un projet d’extension du centre devrait permettre d’améliorer le taux de réussite de la resocialisation.
Manque d’effectifs
À la fin de la visite, Nicole Belloubet a répondu aux questions des agents pénitentiaires qui ont mis l’accent sur « le manque d’effectifs », « l’inexpérience de la plupart de leurs collègues », tout en soulignant « le soutien indéfectible de leur hiérarchie » ainsi que l’arrivée prochaine des gilets anti lames qui sont également à l’épreuve des balles de 9mm. Ceux qui œuvrent en extérieur regrettent « la lourdeur de leur équipement pare-balles ». Cependant il n’existerait pas d’alternative plus légère pour protéger des balles de fusil d’assaut.
Pour encourager les agents à se maintenir sur un même site, une incitation financière a été mise en place, soit 6 000 € pour six ans dans le même établissement.
« Quant au parking du personnel qui avait été le théâtre d’une agression sur deux surveillants en janvier 2016, il a été depuis sécurisé », a indiqué Nathalie Cataldo, l’actuelle directrice de l’établissement.
À l’ère du numérique, l’administration pénitentiaire entend développer des outils pour fluidifier les relations entre elle et les familles des détenus. En effet, dès 2020, les proches pourront organiser leurs visites en ligne. Quant aux détenus, ils disposeront d’une tablette sur laquelle ils pourront, par exemple, choisir le menu de leurs repas.
La surpopulation carcérale de l’établissement n’est, quant à elle, pas en passe d’être réglée : on compte neuf cent trente-sept détenus pour six cent trente-neuf places prévues.