L’usine élévatoire de Villers-lès-Rigault, hameau de Congis-sur-Thérouanne, est située rue du Grand Voyeux. Elle a ouvert ses portes aux visiteurs et fait tourner ses deux grandes roues hydrauliques, samedi 18 mai.
Jean-Louis Duffet, professeur à la retraite, a guidé les visiteurs dans les entrailles de l’usine élévatoire. Il indique : « Le site, qui daté du XIXe siècle, est la propriété de la mairie de Paris, tout comme l’est le canal de l’Ourcq. L’entretien et le curage sont assurés par la Ville de Paris ».
Si l’usine élévatoire de Villers ne fonctionne plus actuellement, celle de Trilbardou est encore en service. L’usine de Villers a été déclarée monument historique en 1996.
L’usine de Villers permettait qu’il y ait suffisamment d’eau l’été pour naviguer sur le canal entre le Port-aux-Perches (Aisne) et Paris-La Villette. Aujourd’hui, on ne l’utilise plus car il n’y a plus de transport fluvial entre Mareuil-sur-Ourcq et Trilbardou.
L’eau du canal servait également à alimenter la ville de Paris en eau potable. Elle est encore utilisée pour nettoyer les trottoirs mais elle pourrait très bien être traitée pour servir Paris en cas de problème d’eau potable.
Louis-Dominique Girard est l’ingénieur qui a conçu, en 1868, les turbines de l’usine avec un système hydraulique unique en France. L’eau était pompée verticalement dans la Marne. Deux roues entraînaient les pompes et l’eau était renvoyée trois cents mètres plus loin dans le canal de l’Ourcq. Un siphon aspirait l’eau à l’aide de vingt-quatre vannes avec une pression de 2 m par cm2, à raison de cinq cent trente litres par seconde.
Véronique Bailly, venue avec son mari, a apprécié la visite : « Je ne connaissais pas l’usine élévatoire. Pourtant j’habite Congis, juste à côté, depuis 35 ans. J’ai trouvé la visite intéressante. Le bâtiment fait partie de notre patrimoine ».
Josiane Renoncourt, de Mitry-Mory, se souvient : « Je suis issue d’une famille de bateliers et je suis née moi-même sur une péniche. En évoquant la navigation sur le canal de l’Ourcq, des souvenirs me sont revenus en mémoire. Ma mère me racontait qu’enfant, c’était elle avec ses frères et soeurs qui tiraient la flute* sur le canal à l’aide de harnais attachés à la taille. Sur les photos anciennes et les tableaux, on voit souvent des chevaux tirant les bateaux le long des chemins de halage mais ce n’était pas toujours le cas. Certaines familles n’avaient pas les moyens d’avoir un cheval et c’était souvent les enfants qui tiraient le bateau ».
Les visites de l’usine élévatoire ont lieu uniquement sur rendez-vous, par téléphone au 06 88 60 66 19 ou par courriel : contact@aufildelourcq.org
*La flûte de l’Ourcq était un bateau fluvial de petit gabarit adapté à la navigation sur le canal.