Meaux ► Noellie Gbago, présidente des commerçants, est la mémoire vivante du quartier Dunant

 

Noellie Gbago a racheté le pressing de l’avenue Henri-Dunant à Meaux, il y a bientôt trente ans. Magjournal a rencontré, jeudi 23 mai, la commerçante qui tente de préserver l’âme du quartier qu’elle a vu évoluer.

Noellie et son mari Venant-Augustin n’ont pas changé la façade du pressing qu’ils tiennent depuis le 1er juillet 1989, au coeur de l’avenue Dunant. Pourtant, le quartier a changé et «de manière positive» selon la commerçante, âgée de 65 ans. Noellie a vu toutes les étapes de la rénovation urbaine jusqu’à la destruction des tours G, H et I en 2016. Elle confie : « J’ai eu un pincement au coeur quand j’ai vu les bâtiments s’écrouler, même si c’était nécessaire ».Son quartier, Noellie y tient et fait en sorte que chaque personne qui passe devant son pressing le respecte, jusqu’à aller disputer un enfant en train de secouer un poteau de signalisation ou de grimper un mur, ou rappeler à l’ordre un passant qui a jeté un papier par terre : « On essaye de faire en sorte de garder les environs propres ». Noellie et son mari, qu’elle appelle affectueusement « Papounet », sont les plus anciens commerçants du secteur. Leur boutique est devenue le lieu où les habitants aiment venir se confier. Ce n’est donc pas un hasard si Noellie est la présidente de l’association des commerçants de Dunant depuis plus de quinze ans, et membre du conseil citoyen, l’organisme indépendant qui informe la population sur la rénovation urbaine.

Cohésion entre les commerçants

Noellie met tout son coeur à créer une cohésion entre ceux qui travaillent dans le quartier : « On est aujourd’hui douze commerçants membres de l’association mais motivés à travailler pour l’intérêt général et disponibles les uns les autres ».Au total, une vingtaine de commerçants sont installés à Dunant. La maman de cinq enfants est toujours prête à aider un commerçant, « à condition, qu’il soit adhérent » insiste-t-elle. Ainsi, elle n’a pas hésité pas à faire le « pressing » à la mairie pour faire réparer un mobilier cassé et à la police municipale pour faire retirer une voiture ventouse. L’entraide et l’écoute sont le secret de sa longévité à la tête des commerçants du quartier, à moins que ce ne soit les trente minutes d’exercice physique qu’elle s’accorde chaque matin.