Les obsèques de Sampion Bouglione se sont déroulées, vendredi 17 mai, au cimetière de Lizy-sur-Ourcq où est érigé le mausolée de la famille.
Le monde du cirque a accompagné jusqu’au mausolée familial la dépouille de Sampion Bouglione, décédé mardi 14 mai à l’âge de 82 ans. Le monument en granit gris foncé, construit en 1952 et protégé par deux lions, accueille tous les défunts de la famille Bouglione depuis Marie-Louise. Sampion y a rejoint sa mère, Rosa, qui s’est éteinte il y a moins d’un an, à l’âge de 107 ans.
Joseph Bouglione, troisième du nom, dit Sampion, était le patriarche de la famille du Cirque d’hiver, un pilier de la dynastie Bouglione.
Vendredi, un important service de sécurité de la gendarmerie était en place aux abords du cimetière de Lizy où depuis 1897, les Bouglione sont enterrés.
Des dizaines de gerbes de fleurs ont été déposées tout autour du monument, avant l’arrivée du cercueil. L’une d’elle a été envoyée par Stéphanie de Monaco et ses enfants : la famille princière monégasque a toujours eu un attachement fort pour le cirque.
Le célèbre Monsieur Loyal du cirque, Sergio, devenu diacre, a lu une prière devant le cercueil du patriarche exposé à l’entrée de la petite chapelle. Par la porte ouverte, on apercevait, au fond, la grande fresque du Christ ainsi que les portraits des défunts en mosaïque.
Selon un employé des pompes funèbres, responsable depuis dix ans de l’entretien du monument, il y aurait « douze places d’occupées sur les quatorze prévues ». Il décrit : « Les cercueils des défunts sont tous restés intacts. Un système d’aération naturelle a été pensé à la conception du monument, si bien que l’absence totale d’humidité permet une conservation parfaite des cercueils ».
Avant que Sampion Bouglione ne rejoigne sa dernière demeure, de nombreuses personnalités du cirque, dont Alexis Gruss, des représentants de la mairie et des anonymes sont venus bénir et s’incliner devant le cercueil recouvert d’une énorme gerbe de roses rouges.
Dans un long communiqué, le cirque Bouglione lui a rendu hommage :
« Ses intimes et sa famille le surnommaient Papouk mais personne ne se serait risqué à les imiter sans y avoir été invité. Papouk en imposait. Et adorait ça. Ce surnom affectueux aux consonances slaves ne résonnera plus dans l’enceinte du Cirque d’hiver où il vivait avec sa femme Anna dans un appartement niché au-dessus de la piste…
Passionné par les éléphants, Sampion Bouglione avait débuté avec les chevaux à 12 ans, l’âge où les gamins qui ‘n’ont pas eu la chance d’avoir eu une vie exceptionnelle comme nous’ usaient leurs fonds de culotte sur les bancs de l’école. Ne pas avoir été longtemps à l’école, c’était un petit complexe qu’il évoquait de temps à autre. Et pourtant, il savait tant de choses ! Sa culture n’était pas livresque mais artistique et sa sensibilité n’était pas feinte.
On ne la lui faisait pas, à Sampion Bouglione ! Sous des dehors bourrus, il était la tendresse et la générosité même. Toujours le mot pour rire, la blague virile. Pour tester son auditoire… Quand on lui disait qu’il avait appris à la dure avec Joseph, son père, d’une intransigeance sans égale, il préférait parler de « respect » même si, derrière ses lunettes fumées, les larmes au bord des yeux laissaient deviner un manque de reconnaissance, peut-être. Mais en ce temps-là, l’amour père-fils ne se formulait pas…
Avec son frère, Emilien, il a ‘tenu la boutique’, comme il disait… des décennies à sélectionner et produire des numéros prestigieux que le monde entier s’arrachait, à flirter avec les étoiles sur cette piste mondialement connue et reconnue. Pour, encore une fois, honorer la mémoire de ses illustres ancêtres. ‘Mon grand-père nous répétait : Vous devez vendre du rêve’. Le credo de la dynastie Bouglione.
Son épouse Anna, son fils Francesco, sa fille Sandrine et toute la famille Bouglione pleurent celui qui était considéré comme le Maître des lieux et un pilier de cette dynastie ».