Les résultats du Club Emploi Cadre (CEC) ont été présentés lors de la conférence-débat proposée par le Rotary club de Claye-Souilly, lundi 13 mai, à l’Utec d’Emerainville. Selon les chiffres, 80 % des personnes accompagnées ont retrouvé un emploi.
La perte d’emploi pour un cadre nécessite une écoute et un accompagnement particulier. Bernard Béraud, du Rotary, a eu l’idée de créer les « Clubs Emploi Cadres ». Les CEC ont pour but d’aider les cadres, jeunes ou seniors, ayant perdu leur emploi à en retrouver un, en leur proposant un accompagnement entre pairs et sur la durée. Le résultat est spectaculaire : sur plus de sept cents adhérents accompagnés, 80% ont retrouvé un emploi, et plus de 10% ont crée leur activité.
Les premiers CEC ont vu le jour à Claye-Souilly et Meaux en 2012, puis quatre se sont créés à Pontault-Combault, Compiègne (Oise), Clermont (Oise) et Orsay (Essonne). Enfin en 2018, c’était le tour de Livry (Seine-Saint-Denis), Senlis (Oise), Moret-sur-Loing, Chelles et Crépy-en-Valois (Oise). Deux CEC sont en phase de démarrage à Melun et Chantilly (Oise). L’ambition est de déployer des CEC partout en France, en s’appuyant potentiellement sur les mille clubs Rotary de France.
Bernard Béraud explique : « Le principe est simple : lorsqu’un cadre ayant perdu son emploi adhère à un CEC, il s’engage à venir à une réunion par semaine car à la base, il faut casser l’isolement. En contrepartie, on s’engage à le suivre jusqu’au bout. Il faut de la convivialité : on parle aux gens, mais il faut que les gens parlent. De temps en temps, il faut les bousculer un peu. Un élément important est le projet professionnel : quand quelqu’un a un projet solide, c’est beaucoup plus facile. Dernier principe : on ne pistonne pas les gens, car neuf fois sur dix quand un candidat est pistonné, ce n’est pas lui qu’on embauche, mais celui qui a pistonné ».
Bernard Béraud était ingénieur et cadre et a été sollicité en 2000 par la caisse des cadres Médéric pour accompagner des cadres en recherche d’emploi. Il a mis au point une méthode originale et organisé des réunions jusqu’en 2006. Il a ensuite voulu mettre en place dans sa commune, Claye-Souilly, une association qui viendrait en aide aux cadres chômeurs. Le club Rotary de Claye-Souilly a accepté de le soutenir et Yves Albarello, le maire, a tout de suite été intéressé par cette action. Il a déclaré, lors de la conférence débat : « Quand Bernard est venu me voir, j’ai tout de suite dit qu’il fallait le faire. J’ai été cadre, ça aurait pu m’arriver ».
Des témoignages
Patrick Gilbert a perdu son emploi suite à une suppression de poste en juillet 2010 après 39 ans d’activité. Il a retrouvé un emploi en juin 2011. Il recommande d’avoir une méthodologie de recherche d’emploi à la maison et il relève l’importance d’avoir une activité sportive.
Le deuxième témoin a fait un « burn out » et a connu le CEC par Pôle Emploi. Il déclare : « J’avais besoin de reprendre en douceur. Les réunions du CEC sont bienveillantes. Leur fréquence hebdomadaire oblige à sortir de chez soi. Quand on cherche un emploi, il faut avoir la patate et les réunions du CEC aident bien à ce point de vue ». Ingénieur informaticien, il a d’abord créé une entreprise de courtage de chevaux de sport, puis il a rejoint un circuit classique et est maintenant directeur général en entreprise.
Nathalie Derien, après avoir été licenciée, a créé son entreprise. Elle travaillait dans l’industrie agro-alimentaire et elle fait maintenant du coaching pour chef d’entreprise.