Benoît Hamon, candidat aux élections européennes, ancien candidat à la présidence de la République et ancien ministre de l’Education nationale, s’est rendu, jeudi 11 avril, à la mairie de Thorigny-sur-Marne où il a rencontré, aux côtés du maire, Thibault Guillemet, les enseignants et les parents d’élèves des établissements scolaires de la ville et des communes environnantes.
Après la manifestation de lundi 1er avril à Lagny-sur-Marne et les actions devant les collèges, jeudi 4 avril, (relire notre article), la rencontre s’est inscrite dans le cadre des protestations contre la loi Blanquer.
Les enseignants ont élargi les échanges à l’ensemble de leurs griefs contre l’Education nationale et au « ras le bol » qu’ils ressentent dans l’exercice de leur profession.
Pour Benoît Hamon, la loi sur l’école de la confiance, dite loi Blanquer, qui doit passer prochainement devant le Sénat, aggrave une situation déjà désespérante : « Le système éducatif ajoute ses propres inégalités sur les inégalités sociales ». Le constat est partagé par les parents d’élèves et enseignants, remarquant que « la majorité des dirigeants politiques ne sont pas issus de l’école publique ».
Les enseignants déplorent l’image qu’a d’eux une partie de la population, qu’Aurélie*, professeur des écoles, résume : « Ils sont tout le temps malades ou en grève ».
Les relations avec l’administration sont difficiles. Patrick*, professeur de collège, déclare : « Ça tombe constamment à coups de circulaires contradictoires, d’ordres et de contre-ordres, de changements de programmes, de gestion statistique des compétences ».
L’interventionnisme au niveau pédagogique est dénoncé également. Les effectifs des classes posent de gros problèmes, au niveau du nombre des élèves et de leur hétérogénéité, certains présentant des pathologies qui nécessiteraient que leur éducation scolaire se fasse dans des établissements spécialisés. « Et ça je ne sais pas faire, je n’ai pas été formé pour » déclare Alain*, professeur de collège.
Quel avenir pour le mouvement ?
Benoît Hamon prévoit l’avenir du mouvement : « La difficulté, c’est la proximité des vacances de printemps et l’année qui se termine vite. Il n’y a pratiquement plus que les mois d’avril et mai, mais la chance que vous avez, c’est qu’on arrive au moment de la restitution du Grand débat national. S’il apparaît que les enseignants prennent symboliquement le relais du mouvement des Gilets Jaunes, il peut y avoir une cristallisation politique qui peut vous être favorable ».
Vendredi 12 avril est une journée « école morte ». Les parents des communes de Thorigny, Lagny, Pomponne, Dampmart, Magny-le-Hongre, Torcy et d’autres villes sont appelés à ne pas déposer leurs enfants à l’école et un pique-nique rassemblant enseignants et parents d’élèves sera proposé sur la Grande Prairie de Thorigny.
*Les prénoms ont été changés.