Trente participants, enfants et adultes, étaient venus faire la dictée, dimanche 7 avril, à Courtry, et se confronter aux difficultés orthographiques et grammaticales de la langue française.
Dans la salle Léon-Lehrer, sur de grandes tables rondes, étaient disposés crayons, stylos, gommes, feuilles, taille-crayons. L’installation soigneuse aidait à se concentrer sur l’exercice.
Dans un silence d’or, chaque participant a écouté attentivement la première lecture de la dictée de l’écrivain Henri Girard, qui assistait à l’événement, et qui avait pour titre « Cette dictée vaut bien un fromage, sans doute ». Un seul texte était proposé, les enfants devaient poursuivre jusqu’à la fin du deuxième paragraphe et les adultes jusqu’à la fin du texte.
De la concentration et aussi des rires
Quelques rires ont interrompu l’ambiance studieuse et ont suspendu la dictée quand le mot « Palsambleu » a fait irruption et les mots gentilhommières, dithyrambique, plénipotentiaires et chiquenaude ont obligé les stylos à se lever de la feuille, complètement déroutés. Tous les noms de fromages laissaient certains dubitatifs, comme l’emmenthal (avec ou sans h) et le coulommiers (avec un m ou deux et un s ou pas). Tous ces fromages bien appétissants dans l’assiette donnaient à réfléchir sur la page blanche.
Corinne, Chelloise, directrice d’école, explique : « Je suis venue car je souhaitais ressentir ce que les élèves éprouvent lorsqu’ils font des dictées en classe ».
Une autre Corinne, confie : « Nous faisions en famille la dictée de Bernard Pivot qui était retransmise à la télévision le week-end. Ces dictées me manquent souvent ».
L’écrivain Henri Girard a donné ses consignes pour la relecture de la dictée : « Maintenant, chacun peut reprendre son souffle car c’est le moment de la relecture. Mais attention, quand on se relit, on corrige et c’est bien souvent là que l’on fait des fautes. Dernier conseil donné : être vigilant avec les accents graves ou aigus ».
Après la dictée, François Potier, adjoint au maire chargé des animations, a remis les diplômes. Corinne explique : « Cela m’a fait plaisir de participer à cette dictée car, avec l’usage de l’ordinateur, j’écris de moins en moins à la main. Reprendre le stylo pour écrire m’a procuré une drôle de sensation ». Alain constate : « Il y avait beaucoup plus de femmes que d’hommes parmi les participants ». Laurine et Charlène racontent : « La dictée était assez difficile et nous avons buté sur des mots comme le nanti, le nanan et chiquenaude ».
Chacun était d’accord pour dire que malgré les difficultés, « l’exercice était fort intéressant et l’ambiance sympathique ». Beaucoup sont repartis avec l’idée de revenir l’an prochain, peu importe le résultat.
La remise des prix
Les participants ont été invités à revenir à l’espace Robert-Jacobsen en fin d’après-midi pour la remise des prix et pour récupérer leurs copies corrigées. Les trois gagnantes de la catégorie adultes étaient Françoise, Amina et Maria. Elles ont reçu du maire, Xavier Vanderbise, un prix sous forme d’un livre d’art ou un ouvrage illustré. Line, la fille de Maria, a reçu le premier prix enfants avec une seule faute et demi.
François Potier remarque : « Le record de fautes était de quarante-cinq ». Pas de quoi en faire un fromage, mais une bonne révision pour l’année prochaine !
Le premier salon du livre de Paris-Vallée de la Marne a eu lieu le week-end du 6 et 7 avril et a réuni plus de soixante-dix auteurs. Le public a pu échanger avec les écrivains, se faire dédicacer des livres, confectionner des mini-livres à la table, faire des mangas ou des coloriages avec l’artiste courtrysien Red Dito. Trois conférences étaient données par la marraine de l’événement, Nathalie Lebreton, sur le thème « Nos enfants, des tablettes et des livres », par le député Jean-Louis Thiériot, « De Gaulle le dernier réformateur » et par l’écrivain Didier Daenincks, « Quand le roman policier enquête sur l’histoire ».