L’école primaire Anatole-France de Villeparisis a exceptionnellement ouvert ses portes, samedi 23 mars, aux cent cinq participants venus se mesurer à la langue française. En famille ou entre amis, ils se sont réunis autour d’une dictée extraite d’un livre de Romain Gary.
Les amateurs de la langue française, de 8 à 80 ans, se sont retrouvés en famille ou entre amis, à Villeparisis, pour se défier les uns les autres autour d’une dictée sur un texte de Romain Gary, intitulé « Les vieilles choses ». La dictée, parfois redoutée, a pourtant rassemblé cent cinq participants, un chiffre en progression selon les organisateurs : il s’agit en effet du double par rapport à l’année précédente.
À la fin, chacun a reçu son certificat de dictée et un petit cadeau de la municipalité. Hervé Touguet, le maire de Villeparisis, avoue, sur le ton de la plaisanterie : « Moi, j’ai zéro faute, mais j’ai triché sur ma voisine ». D’autres ont eu un score un peu plus mitigé : « J’ai fait onze fautes » a dit en grimaçant Angélique, élève en sixième.
Hervé Touguet a souhaité, pour la quatrième année, mettre en valeur la communication entre les membres d’une famille : « L’idée, c’est de trouver des prétextes pour que les gens passent des moments ensemble, en dehors de tous les jeux vidéos. Et franchement, ça marche bien ». Parents et enfants ont partagé un bon moment : « C’était trop bien ! » se sont exclamés Ilann et Elena, tous deux élèves en CE2 et CM2. Leur papa, Lyes, a été du même avis : « Il s’agit de notre première participation, mais si ça se refait l’année prochaine, c’est sûr qu’on reviendra ». Charline, la maman d’Angélique, a aussi apprécié le concept : « J’ai trouvé l’idée sympathique de faire une petite activité entre filles et je trouve important de montrer aux enfants que c’est indispensable de maîtriser la langue française ». La dictée a donc fait des heureux.
Les vieilles choses (de Romain Gary)
Les granges, que les locataires avaient utilisées comme garde-meubles, étaient pleines de valises que j’ouvrais délicatement en faisant jouer la serrure ; elles déversaient sur le sol toute une vie étrange d’objets vieillots et démodés parmi lesquels je passais des heures merveilleuses : chaque chapeau, chaque soulier, chaque coffret de boutons et de médailles me parlait d’un monde mystérieux et inconnu, le monde des autres…
Je demeurais assis sur la terre nue, le derrière glacé, à rêver devant les vieux livres, les montres cassées, les bouquets de fleurs artificielles, les habits de soirée, les vieux gants comme des mains oubliées… J’essayais d’imaginer la vie, les joies et les douleurs de ces gens à qui avaient appartenu ces objets qu’ils avaient aimés et qui, maintenant, gisaient, abandonnés…