Une partie du personnel de l’Ima (Institut des métiers et de l’artisanat) du Pays de Meaux est en grève depuis ce matin, mardi 19 mars. Les revendications portent principalement sur le point d’indice gelé depuis 2011.
Une quinzaine d’enseignants et personnels se sont retrouvés devant l’Ima, ce matin, pour manifester leur mécontentement. Le mouvement s’intègre au national appelé par les syndicats FO et CGT. Céline Disaro, déléguée du personnel, et Philippe Legouge, délégué syndical FO, expliquent : « Tous les salariés de la chambre de métiers sont concernés. Le point d’indice ne se limite pas aux enseignants… Nous réclamons la hausse du point d’indice qui est gelé depuis neuf ans ».
Les syndicats dénoncent : « Les chambres de métiers sont un réseau d’aide aux artisans, d’aide à la création d’entreprise et de soutien à l’apprentissage et au jeunes. Aujourd’hui, elles sont fragilisées. C’est aussi l’avenir de centaines de salariés qui est remis en cause par la révision générale des politiques publiques, la régionalisation, la diminution du financement public, la ponction des réserves financières et, derniers événements en date, la loi PACTE et la réforme de la formation et de l’apprentissage ».
A Chauconin, les enseignants observent une grève tournante, de manière à pouvoir continuer à assurer les cours. Ainsi, les « profs » qui ont terminé leurs cours viennent prendre le relais des piquets à l’extérieur.
Elisabeth Détry, la présidente de la chambre de métiers de Seine-et-Marne n’est pas surprise par le mouvement puisqu’elle s’en était déjà entretenue librement avec les responsables syndicaux. Interviewée ce matin par Magjournal, elle a indiqué : « Leurs revendications sont légitimes. Notre réseau national ne veut rien faire, l’Etat non plus. Les fonctionnaires ont vu leur point d’indice bouger alors que chez nous ça n’a pas été le cas. Je ne peux pas en vouloir à nos enseignants et personnels de manifester leur mécontentement ».
Par ailleurs, les grévistes craignent la disparition des chambres de métiers. En 2021, celles-ci dépendront de la Région en remplacement du Département. Il serait ensuite prévu que le domaine de l’apprentissage passe sous la responsabilité de l’Education nationale. Elisabeth Détry souligne : « L’Etat chamboule tout mais ne nous donne pas les règles. On nous a déjà coupé tous les financements, y compris les fonds de formation. Pour la première fois, je ne sais pas où on va ».
La grève des chambres de métiers se poursuivra demain à l’appel du syndicat SCNA-CGT.