Fabienne Brinon pratique la zoothérapie dans son cabinet, à Mareuil-lès-Meaux. Magjournal l’a rencontrée, mardi 5 mars, aux côtés d’une petite patiente, Leïna, qui souffre du syndrome de Rett.
Un animal peut-il guérir un humain malade ? Fabienne Brinon, répond sans hésiter : « Non. L’animal n’est pas un docteur, c’est un équipier qui va aider une personne, avec ou sans pathologie, grâce à l’interaction qui se crée entre eux. La zoothérapie est une pratique qui s’associe à un métier du secteur médical, para-médical ou social». La zoothérapie s’appuie sur l’un des plus anciens et plus constants phénomènes naturels : le lien étroit qui se tisse entre l’être humain et l’animal. Elle s’adresse à un public très large : personnes malades, enfants ou adultes atteints de troubles cognitifs, moteurs ou relationnels, jeunes en réinsertion sociale, personnes âgées placées en établissement.
Au cours d’une séance, le thérapeute aborde la rééducation ou l’apprentissage en s’appuyant sur la relation de confiance qu’il crée entre le patient et l’animal. Le lien va permettre d’atteindre des objectifs thérapeutiques en complément d’un accompagnement médical conventionnel. Le thérapeute doit être attentif à la charge émotionnelle du patient et aux signaux exprimés par l’animal afin d’obtenir un confort mutuel, dans le respect de chacun
Fabienne était infirmière et chargée de mission insertion. Elle pratique maintenant la zoothérapie avec trois chiens et sept cochons d’Inde. Les chiens, sélectionnés pour leur aptitude, suivent une formation et sont reconnus aptes par un jury de professionnels.
Leïna, 6 ans, souffre du syndrome de Rett, conséquence d’une mutation génétique qui se traduit par une régression du développement du langage et de certaines fonctions physiques. Elle a entre autre de grosses difficultés pour ouvrir les mains. La séance a consisté, sans se limiter à cet aspect, à les lui faire ouvrir. Pour cela, Leïna a dû donner à manger à Rambo, un lévrier espagnol, et utiliser ses mains.
Sandrine, la maman de Leïna, a connu la zoothérapie en Pologne, pays où il existe des centres de soins pour le syndrome de Rett. Elle avoue avoir été assez réticente au départ. Elle déclare : « J’ai rencontré Fabienne et j’ai été séduite par son discours respectueux des animaux et des humains. Elle m’a proposé un test et j’ai été convaincue ». Sandrine est présidente de l’association « Quand un sourire suffit », qui dispense une formation et une sensibilisation au handicap et un accompagnement aux aidants.
Fabienne exerce en Ehpad. Elle est intervenue en suivi psychiatrique dans un hôpital, mais souhaite se tourner de plus en plus vers les particuliers. La médiation par l’animal s’adresse aussi à des personnes vulnérables mais sans pathologie : les personnes âgées et les jeunes déscolarisés ou avec des problèmes psycho-sociaux.