Hikma Bajji, 20 ans, collectionne les médailles. La championne de para chanbara, plusieurs fois titrée, se prépare actuellement pour réaliser son rêve : partir au Japon. Magjournal a rencontré la championne meldoise, pendant son entraînement, vendredi 1er février.
Hikma Bajji veut aller au Japon pour y faire une démonstration devant les grands maîtres de chanbara et rêve de devenir championne du monde. L’élève de terminale professionnelle en gestion et administration au lycée Baudelaire de Meaux a tout juste 20 ans et déjà un palmarès : coupe de France de para-chanbara en 2019 ; championne de France deux années consécutives en kihon dosa et vice-championne de France en uchi kaechi. C’est aussi la femme en situation de handicap la plus graduée.
Son entraîneur, Michel Boudon, explique : « Le chanbara est art martial japonais, proche du kendo mais dont la pratique est plus libre, utilisant des armes en mousse, sans contact direct ».
Hikma est une sportive dans l’âme. Rien ne l’arrête, pas même son handicap. En effet, la jeune femme s’est déjà essayée au basket fauteuil et au vélo à bras. Elle s’est mise à pratiquer le chanbara après sa rencontre avec Michel Boudon. Hikma raconte : « J’ai tout de suite adoré et su que ce sport était fait pour moi ».
Son handicap, elle en parle aussi : « Je suis née par césarienne après dépassement du terme d’environ 13 jours. Mes parents vivaient à Ouarzazate au Maroc. J’avais fait une souffrance néonatale et j’ai été hospitalisée à quatre reprises durant les quatre premiers mois de ma vie ». Elle a commencé à faire ses premiers pas vers l’âge d’un an et quelque mois après a perdu la marche. Elle s’est mise à ramper.
Au Maroc les médecins n’ont pas pu poser un diagnostic à sa maladie et ses parents ont dû l’emmener en France à l’âge d’un an et demi. Le diagnostic médical à été posé, après de nombreuses hésitations. Elle précise « Il s’agissait d’un kyste compressif au niveau de l’étage supérieur de la moelle épinière, fin de la partie cervicale et début de la partie dorsale. J’ai été opérée à l’hôpital de Kremlin Bicêtre dans la région parisienne pour enlever le kyste et libérer la moelle épinière. Et depuis je me soigne dans des services spécialisés de rééducation fonctionnelle dont le dernier est en Seine-et-Marne à Neufmoutiers-en-Brie ».