Une réunion publique a eu lieu, samedi 9 février, salle Jean-Vilar, à Mitry-Mory. Devant des élus de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis, ainsi que des représentants de collectifs d’usagers et de défense de l’environnement, le maire, Charlotte Blandiot-Faride, a réaffirmé sa mobilisation contre « un projet dispendieux et inutile qui nuit aux transports du quotidien ».
Les travaux ont démarré lundi 28 janvier et, après avoir dénoncé « un simulacre de concertation », le maire a appelé à renforcer la mobilisation avec tous les acteurs concernés : « Une chose nous réunit ici : l’absolue nécessité de maintenir la qualité des transports du quotidien et de les améliorer ; et c’est le seul souci qui devrait être celui de la puissance publique ».
et la circulation routière
Devant des élus de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis, ainsi que des représentants de collectifs d’usagers et de défense de l’environnement, le maire poursuit : « Le CDG Express est une ligne qui partira de l’aéroport pour arriver gare de l’Est en empruntant des voies des lignes B du RER et K du Transilien, qui sont déjà en situation dégradée plusieurs fois par jour. Si nous manifestons contre le projet, c’est parce que c’est la seule chose qui va voir le jour dans les prochaines années et qui aura un impact sur la circulation routière, avec des passages de cent cinquante mouvements de camions par jour à la sortie de l’A104, un secteur déjà saturé matin et soir ».
En outre, l’élue redoute des nuisances pour les riverains de Mitry-Mory, Villeparisis, et tout le long de la ligne en Seine-Saint-Denis jusqu’à l’arrivée à Paris : « Des nuisances liées à des travaux qui vont durer plus de cinq années pour un transport que les usagers n’emprunteront pas ».
Marianne Margaté, première adjointe au maire de Mitry et conseillère départementale, estime : « Nous avons besoin d’un véritable engagement du Département et de l’État sur la réalisation de voies routières adaptées et de transports collectifs, ceci pour faire la démonstration que le transport en commun est plus fiable, plus écologique et moins cher ».
Vincent, Mitryen depuis vingt ans et employé à la RATP, rappelle : « Souvenez-vous d’Orlyval qui n’a jamais été rentable ». Il précise que des navettes de bus électriques pourraient être mises en place à l’aéroport pour rejoindre les gares du RER B à Mitry-Claye, Villeparisis-Mitry ou celles de la ligne K : Dammartin-Saint-Mard ou Crépy-en-Valois. Georges, un retraité d’ADP, l’assure : « La ligne K et une navette bus permettraient de gagner dix minutes par rapport au CDG Express ».
Ligne directe et prioritaire, le CDG Express ne desservira aucun site olympique, à l’inverse de la ligne 17 qui a finalement été repoussée en 2030. « La ligne 17 a encore été remise en question, mais c’est juste impossible de mettre en priorité le CDG Express qui ne servira à rien car personne ne le prendra » intervient Alain Aubry, maire du Mesnil-Amelot.
Catherine Laussucq, présidente du comité des usagers du RER B Nord, s’insurge contre un « développement sans conscience, contraire aux déclarations de la Cop 21 : « Nous allons accueillir quatre-vingt-dix millions de touristes qui viennent consommer nos produits de luxe et ne respectent pas notre environnement ».
Avec l’arrivée du CDG Express, les participants redoutent la disparition de la ligne K. Charlotte Blandiot-Faride conclut : « La ligne rouge a été franchie par CDG Express qui va dégrader les transports du quotidien. Il ne doit se faire sous aucun prétexte. Les travaux vont être un véritable cataclysme et la circulation du RER B sera coupée tout l’été, pendant plusieurs années. Nous poursuivons donc notre mobilisation et serons sur le rond-point lundi, à 7 heures du matin, et toute la semaine jusqu’à ce que l’on nous entende ».
Une réunion est prévue lundi 18 février avec Michel Cadot, préfet de la région Ile-de-France.
Le maire, Charlotte Blandiot-Faride, samedi
Au micro, Alain Aubry, maire du Mesnil-Amelot
Au micro, Joël Marion, maire de Compans