Le maire de Varreddes, Jean-Pierre Ménil, a fait distribuer une lettre aux habitants de la commune, jeudi 13 décembre. Dans celle-ci, il explique la levée de l’arrêté de carence de la préfecture concernant les logements sociaux, et, par le même biais, il répond à Ludovic Saulnier, conseiller municipal d’opposition, qui de son côté regrettait « la course aux logements sociaux ».
La réponse de Jean-Pierre Ménil est sans détour : « Nous n’avons pas de projets de construction de nouveaux logements sociaux ». Le vote de la loi Elan, le 23 novembre, (Voir notre article ici) a permis à Varreddes de prendre la bouffée d’oxygène que le maire attendait : « J’ai toujours voulu sortir de l’état de carence auquel nous étions soumis par l’Etat. En 2014, quand la loi SRU est tombée, nous n’avions qu’un seul logement social. Nous partions de loin mais la suite était programmée. Dès le début, j’avais demandé à Jean-François Copé, président du Pays de Meaux, d’intervenir en notre faveur auprès du préfet, lui faire comprendre que ce qui était demandé était bien trop pour un village comme Varreddes, mais rien n’y avait fait. Nous avons dû nous organiser et en premier lieu nous avons prévu les structures pour l’école ».
Ainsi, après l’extension des locaux, le village a augmenté sa capacité à recevoir à la cantine davantage d’enfants, soit deux cent quatre-vingts. Les repas s’établissent déjà en deux services. Il en va de même pour l’accueil périscolaire dont la construction débutera au printemps et qui pourra accueillir plus de soixante enfants contre trente pour le moment. En ce qui concerne les classes, celles-ci sont suffisantes, d’après le maire.
S’agissant des logements sociaux, la municipalité n’a pas souhaité étendre le périmètre d’habitation du village mais plutôt utiliser les possibilités à l’intérieur. Ainsi sont nés les logements rue Victor-Clairet, allée de la Cavée… Les prochains, chemin du Cotterêt, vont se terminer aux environs du mois d’avril, et les travaux vont commencer rue d’Orsoy et au-dessus de la Poste, rue Moreau-Duchesne. « Nous allons placer neuf logements avec la réhabilitation de l’ancienne maison, rue Moreau-Duchesne, dont on gardera le front de rue et qui aura un parking dans son enceinte. En 2020, il y aura quatre-vingt-quatorze logements sociaux. Nous cherchons encore des petites opérations immobilières ici et là dans le village afin de finaliser les prévisions ».
Le maire affirme que la municipalité donne une priorité aux habitants de Varreddes qui postulent pour un logement social. L’inscription se fait sur Internet et les dossiers sont étudiés et attribués par décision collégiale. Il précise : « De nombreux habitants du village bénéficient déjà d’un logement social. La mairie en réserve un pourcentage pour les Varreddois. En outre, parmi les programmes, nous avons réservé seize logements aux seniors dans des structures avec ascenseur et salle commune. Nous souhaitons ainsi favoriser la mixité et mélanger les générations ».
Si le maire apprécie la levée de la carence, il affirme que la nouvelle loi ne vient pas d’une « résistance » mais d’une « prise de conscience des élus et de l’Etat, suite aux échanges et interventions sur les difficultés rencontrées par des communes « . Ainsi l’écrit-il dans sa lettre aux habitants, en partie à l’adresse de son opposant, Ludovic Saulnier, et dans laquelle il souligne : « … Si vous assistiez plus souvent au conseil municipal, cela vous éviterait de propager de fausses informations ou d’en déformer certaines… Si vous n’aviez pas refusé en 2014 de participer aux commissions, vous ne seriez pas si ignorant de la vie de la commune ».
Le seuil de construction de logements sociaux pour les communes d’Ile-de-France situées en dehors de l’unité urbaine de Paris, est désormais de 3 500 habitants. Varreddes en compte un peu moins de deux mille.