Le futur Terminal 4 de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle a été présenté, lundi 10 décembre, au conseil municipal de Dammartin-en-Goële. Sa construction démarrera en 2020 et s’achèvera en 2037, pour un coût de 7 milliards d’euros.
Le T4, c’est le prochain projet de développement que le groupe ADP (Aéroport de Paris) souhaite mener sur Roissy-CDG afin « d’anticiper le futur ». Gérard Stemmer, conseiller municipal, suit le dossier pour la commune et, lundi soir, en a exposé les grandes lignes à l’assemblée.
Ce sont 168 communes qui sont concernées, dont 127 soumises à un PEB (Plan d’exposition au bruit). La zone PEB s’étend de Pierrelaye (Val-d’Oise) jusqu’à Lizy-sur-Ourcq, en passant par Meaux et incluant Dammartin. Après l’étude préalable entreprise cette année, les travaux du futur Terminal 4 débuteront courant 2020 pour se dérouler en trois phases et s’achever en 2037. Une fois le T4 construit, le T3, qui date de 1990, sera démoli.
Gérard Stemmer indique que le projet devra être en cohérence avec les nouvelles dessertes routières (bouclage de la Francilienne Est) et ferrées (ligne 17, CDG Express). Il évalue la progression du trafic aérien entre 400 et 460 mouvements supplémentaires par jour, soit un taux de 30 à 35 %. L’élu a avoué qu’il se montrait extrêmement vigilant sur le tracé des trajectoires : « Cela peut poser problème parce que les routes peuvent être aléatoires pour disperser le bruit et occasionner des gênes. Malheureusement, je constate que, lors des réunions avec ADP, je suis le seul élu à représenter le nord Seine-et-Marne. En revanche, à l’ouest, les maires du Val-d’Oise sont présents à toutes les réunions ».
Une présentation a déjà eu lieu dans dix-sept communes rattachées à la Carpf (Communauté d’agglomération Roissy pays de France) et une concertation publique se déroulera à partir du 7 janvier jusqu’au 7 avril. Elle sera encadrée par la CNDP (Commission nationale du débat public). Dans la salle, Alain intervient : « On peut se poser des questions sur la concertation car, à partir du moment où l’on commence les travaux en 2020, je ne vois pas comment ils pourraient éventuellement tenir compte des souhaits de modification des citoyens puisque tout est bouclé ».
Gérard Stemmer conclut : « Il faut être clair : avec ou sans privatisation d’ADP, le projet risque de se faire quand même ».
Avec 69,5 millions de passagers en 2017, l’aéroport Roissy-CDG est le deuxième plus important d’Europe. Il fournit 96 000 emplois directs, sans compter les emplois indirects. Le trafic aérien mondial a progressé de l’ordre de 3,6 % par an et de 2,3 en Europe. Or, si la plateforme aéroportuaire est déjà équipée de quatre pistes, les trois terminaux existants seront au maximum de leur capacité d’accueil en 2024. Gérard Stemmer précise : « Dans le passé, ça s’appelait aérogare. Maintenant, c’est terminal selon une désignation internationale. Le 4 parce que c’est le quatrième ».
Évaluée à 7 milliards d’euros, la construction du T4 occupera 167 hectares (sur les 3 200 de la plateforme) et n’entraînera pas de consommation de terres agricoles. Il inclura des nouvelles dessertes en transport, un bâtiment pour accueillir les passagers qui sera doté de services et commerces, des voies de circulation pour les avions et une esplanade paysagère le reliant à Roissy-pôle. Le T4 apportera 40 millions de passagers en 2037, soit la capacité actuelle de l’aéroport d’Orly.