La municipalité a tenu, vendredi 16 novembre, une réunion sur les inondations subies par la ville de Vaires-sur-Marne. Des habitants ont dénoncé un manque d’entretien des réseaux d’assainissement, dont la compétence relève désormais de la communauté d’agglomération Paris-Vallée de la Marne (PVM).
Cent-dix habitants ont rempli, vendredi soir, la salle des Pêcheurs. Le maire, Isabelle Recio, rappelle : « Notre ville a connu cette année deux événements climatiques importants. Tout d’abord, nous avons évité de justesse les débordements de la Marne en janvier, puis des pluies diluviennes et exceptionnelles se sont abattues sur notre territoire dans la nuit du 11 juin ». Les deux phénomènes l’ont obligé à déclencher le PCS (Plan communal de sauvegarde).
Des habitants de Vaires et de Brou, victimes des inondations de juin, ont manifesté leur mécontentement. « En 2001, nous mettions déjà en garde sur le ru de Chantereine, qui est une des raisons principales des inondations. Dernièrement, au motif qu’il n’avait aucune conséquence sur le ru, on a comblé un bassin se situant sur le triage SNCF sud pour le remplacer par une rivière artificielle sur la base de loisirs. De qui se moque-t-on ? » s’insurge Pierre Tisseuil, vice-président de l’AHZP (Association des habitants de la Zac des Pêcheurs).
Claude Duquesnoy, membre du collectif de défense de l’environnement breuillois, juge insuffisantes les mesures prises par l’agglo après les inondations dans l’allée des Bocages, voie qui dessert à la fois Brou et Vaires : « On a trop urbanisé dans le lit du ru de Chantereine. Il prend sa source à Coubron, traverse Montfermeil, Courtry et n’est jamais curé ni entretenu parce que l’on considère que c’est une propriété privée. Pourtant, la Nantaise des eaux encaisse les taxes pour l’entretien des réseaux ».
Gilles Berroir, de la Direction des territoires de Seine-et-Marne, précise que le PPRI (Plan de prévention du risque inondation) concernant la Marne, de Vaires à Chelles, a été annulé en 2006 sur décision du tribunal administratif. « C’est donc le plan des surfaces sensibles qui s’applique. Le PPRI, de nouveau prescrit en 2007, est actuellement en cours d’élaboration. Il devrait être appliqué avant fin 2019 ». Il rappelle la gratuité de l’abonnement pour les communes aux outils d’information APIC (Avertissement de météo France pour pluie intense) et Vigicrue flash.
Guy, un habitant de l’allée des Bocages, se lève : « Et pourquoi ne pas utiliser la sirène pour prévenir les habitants en cas d’inondation ? ». Une Vairoise s’inquiète : « Allée des Bocages, on a eu jusqu’à 1,70 mètre d’eau dans des garages. L’information est capitale car on a beaucoup de gens âgés dans cette rue. Un jour, on aura les deux : crue de la Marne et remontées d’eau. Vous y avez songé ? »
Depuis le 1er janvier 2018, la compétence Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) incombe aux communautés d’agglomération. Vaires dispose de 60 km de réseaux et PVM a fait procéder au curage des réseaux de la rue des Bocages et de la Zac des Pêcheurs. Elle a commandité une étude hydraulique du bassin versant du ru de Chantereine, dont les résultats seront livrés en janvier. En plus de relever les bons coefficients d’imperméabilisation et d’étudier les conséquences du ruissellement de l’eau suite à l’urbanisation, elle permettra de préconiser des travaux.
« Sur ce dossier, on n’a rien à cacher et on jouera la transparence » conclut Xavier Vanderbise, vice-président de PVM pour l’aménagement, l’urbanisme et les réseaux. De son côté, le maire de Vaires n’exclut pas d’autres réunions publiques d’information.