Le projet de révision allégée du plan local d’urbanisme (PLU) a été arrêté, lundi 15 octobre, au conseil municipal de Brou-sur-Chantereine. Il tient compte des récentes inondations, en augmentant le recul des constructions par rapport aux zones humides.
Le PLU avait été approuvé en février 2014. Lancée en janvier par la municipalité, sa révision allégée recale le périmètre de la zone naturelle, tout en prenant en compte des objectifs du PADD (Plan d’aménagement et de développement durable) et les recommandations du SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) Marne confluence, après les épisodes pluvieux de mai et juin.
A l’inverse de Chelles et Vaires-sur-Marne, la commune ne bénéficie pas d’un PPRI (Plan de prévention des risques d’inondation), « qui est de la compétence de l’État» précise le maire, Antonio de Carvalho. Il déclare : « Les différentes remarques révèlent un souci de limiter l’urbanisation aux abords du ru de Chantereine. Le recul des constructions sera ainsi augmenté et passera de cinq à dix mètres de l’axe du ru ».
Antonio de Carvalho ajoute : « Le PLU de la commune doit être compatible avec le SDRIF (Schéma directeur de la région Ile-de-France) qui nous impose une densification de 8 % de son tissu existant. Comme Brou dispose de très peu de terrains libres, il est nécessaire de favoriser le renouvellement urbain sur des tissus pavillonnaires qui sont majoritaires sur la commune ».
Selon le maire, Brou a « largement répondu aux objectifs d’urbanisation ». Il développe : « Pour la période 2020 à 2025, le potentiel de logements à créer est de 460. Aujourd’hui, 74 % de cet objectif est atteint, avec 339 réalisés ou en cours. Le renouvellement urbain, la requalification des secteurs dégradés et la croissance démographique vont nous permettre de moderniser le tissu urbain et de favoriser l’implantation de commerces. Les recettes fiscales attendues permettront de redynamiser les finances locales et répondre aux besoins d’équipements nouveaux ». Il a rappelé que l’agglo avait parallèlement lancé, le 2 octobre, une étude hydraulique dont les résultats seront communiqués courant janvier.
Pour être applicable, la révision allégée du PLU devra faire l’objet d’une réunion avec les PPA (Personnes publiques associées) puis d’une enquête auprès des habitants. Cette dernière devrait avoir lieu en début d’année, pour une durée d’un mois. Jugeant malgré tout la bétonisation encore excessive, les six élus d’opposition ont voté contre sa révision.
Le précédent conseil avait été annulé faute de quorum (lire ici notre article) et, avant la séance de lundi, le maire a prévenu l’assistance : « Je vais demander au public de contenir ses émotions, sinon je serai dans l’obligation de faire annuler ce conseil. Il n’y a que les conseillers qui ont le droit à la parole ». Si les débats ont eu lieu sans incident, quelques applaudissements sur des interventions de l’opposition ont fait réagir le maire qui, par deux fois, a lancé au public : « Vous manquez d’éducation ».
Patrice Pageot, responsable du groupe de rassemblement de la gauche et des écologistes, a réagi à son tour : « Vous ne pouvez pas dire sans cesse que les gens manquent d’éducation, ça me choque profondément ». Le maire s’est défendu : « On leur demande de se taire. C’est vrai, quoi, on n’est pas chez les Guignol ! »
En sortant de la salle où une quarantaine de personnes avaient pris place, une habitante lâche : « De toute façon, en fin de séance, il ne nous donne jamais la parole ».