Les conseillers communautaires ont voté, lundi 1er octobre, une modification des tarifs des aires de grand passage pour les gens du voyage sur le territoire de Marne et Gondoire. Au-delà de la disposition réglementaire, les élus ont également évoqué le problème récurrent des gens du voyage sur leurs communes.
Les tarifs des aires de grand passage pour les gens du voyage sur le territoire de Marne et Gondoire vont changer. Le conseil communautaire a été l’occasion pour les élus de revenir sur un problème « qui ne trouve pas de solution ». Jean-Paul Michel, président de la communauté, a expliqué : « Nous avions établi une tarification pour les aires de grand passage, mais le Trésor public n’accepte pas plus de cent cinquante euros en liquide par opération. Nous avons donc dû revoir la tarification, ni la hausse ni à la baisse, pour la segmenter différemment afin que le Trésor public accepte que l’on puisse ouvrir des régies et percevoir des sommes en liquide ».
La facturation par tranche de dix caravanes sera fixée à cent cinquante euros la semaine, assortie d’une caution de cent euros, toujours pour dix caravanes. La consommation d’eau et d’électricité est intégrée forfaitairement dans le droit de place.
Le président de la CAMG a rappelé qu’il y avait eu plus de deux cents caravanes sur l’aire de grand passage qui venait d’ouvrir à Saint-Thibault-des-Vignes, le 1er juillet. Son maire, Sinclair Vouriot, a insisté sur la nécessité pour l’agglo « de se mettre en conformité avec le schéma départemental car sinon la préfecture ne bougera pas pour faire expulser les gens du voyage qui envahissent illégalement les terrains ».
Pour Laurent Simon, maire de Chalifert, la position de l’Etat est ambiguë : « Dans la mesure où les aires d’accueil sont payantes, les gens du voyage préfèrent souvent aller sur des terrains communaux ou privés, là où ils ne paient pas l’eau et l’électricité. Or, même s’ils sont en situation illégale à un endroit, on ne peut pas les obliger à aller sur une aire même si celle-ci reste libre. La loi nous dit qu’il faut construire des aires d’accueil, mais on ne peut pas contraindre les gens du voyage à s’y rendre ».
Sinclair Vouriot renchérit : « Cet été, à Ferrières, ils ne voulaient pas se déplacer parce qu’il fallait payer. Le commissaire de Lagny-sur-Marne a réussi à les persuader. Ils sont venus sur l’aire d’accueil de Saint-Thibault et ils ont payé. Il y a un autre problème : une personne guide les caravanes vers des terrains et se fait payer dix euros par caravane ».
Chantal Brunel a réagi : « Je ne comprends pas que ce personnage ramasse de l’argent en faisant payer l’emplacement. Je le connais depuis 2003 et, aujourd’hui, il fait toujours la loi sur les gens du voyage. C’est un système un peu maffieux et je l’avais déjà dit en son temps au préfet ».
Mireille Munch, maire de Ferrières-en-Brie, a tenu à remercier la police, mais aussi les services de Marne et Gondoire qui, à chaque fois, sont venus l’aider car elle a eu douze intrusions sur sa commune.
La commune de Montévrain, a subi vingt-et-une invasions par an et ce pendant cinq ans. Le maire, Christian Robache, s’est montré catégorique : « Les lois et les rouages sur les gens du voyage ne fonctionnent plus. J’invite le préfet à venir à Montévrain afin de se rendre compte de la réalité du territoire, à savoir que l’on construit une aire d’accueil sur des terrains sur lesquels il n’y pas de place. J’ai quand même cent caravanes sur le secteur. Il faut arrêter de se voiler la face : c’est un phénomène sociétal qui, aujourd’hui, est en non-conformité par rapport à nos modes de vie. Vous parlez ce soir de cent cinquante euros par mois ? J’aimerais, moi, avec cette somme, aider socialement des gens à se loger avec l’eau, le gaz et l’électricité ».