Le maire, Antonio de Carvalho, a annulé le conseil du mardi 25 septembre faute de quorum. Devant une salle comble, il a tenu à mettre les choses au point sur le malaise qui règne depuis juin à Brou-sur-Chantereine.
Le maire siégeait avec seulement quatre conseillers de l’opposition (groupe rassemblement de la gauche et des écologistes). Faute de quorum, il a annulé la séance, provoquant de vives protestations dans le public qui, lui, était venu en nombre. « Les élus de ma majorité ont décidé de ne pas venir à cette réunion afin de ne pas revivre la même scène d’insultes et d’irrespect du dernier conseil de juin » a-t-il avancé comme motif.
Lors du dernier conseil, dont la fin avait été plutôt houleuse, le maire, se sentant menacé, avait appelé la police. Aussi, mardi soir, cinq agents de la police nationale et trois de la municipale étaient sur les lieux.
Antonio de Carvalho a poursuivi, justifiant l’absence de son équipe : « Les membres souhaitent un retour au calme et à la sérénité, condition indispensable à l’exercice de leurs fonctions et au bon déroulement des débats ». Après la parution de deux tracts anonymes, il a porté plainte au du commissariat de Chelles, pour diffamation et injures, et a rappelé les règles régissant la bonne tenue d’un conseil municipal. « Ce n’est pas la peine de crier » lui a lancé une habitante.
Les habitants reprochent à leur élu de ne pas avoir pris les précautions nécessaires pour éviter les inondations de juin, dont l’abandon du projet de réalisation d’un bassin de rétention, chemin des Bouleurs. Le maire a rappelé que seule la communauté d’agglomération Paris-Vallée de la Marne était compétente en matière de gestion de l’eau et de l’assainissement. « La communauté d’agglomération va faire réaliser par un bureau d’études spécialisé, et sur demande insistante de la commune, une étude hydraulique sur l’ensemble du bassin versant. Elle débutera le 2 octobre, pour une durée de trois mois. Les résultats devraient permettre d’identifier des axes d’amélioration, au niveau des réseaux des équipements et du zonage actuel » a-t-il annoncé.
Il poursuit : « Si des investissements liés à la création de nouveaux bassins de rétention sont nécessaires, seule la communauté d’agglomération y répondra. Cependant, la commune a missionné un bureau d’études, en tant qu’expert et conseil, afin de nous accompagner dans une démarche de diagnostic et d’état des lieux ».
Le maire a révélé qu’une réflexion était engagée avec les services d’urbanisme de la communauté d’agglomération « pour permettre de ralentir le rythme des constructions ». De même, « afin de tenir compte du contexte actuel », il promet un dialogue avec les demandeurs de permis en cours. « Je souhaite vivement que de telles initiatives soient également menées dans des communes voisines afin que la réponse au problème ne soit pas que locale » a-il souligné.
Pour lui, une modification du document d’urbanisme n’est pas exclue « si les conclusions de l’étude montrent que des contraintes plus fortes qu’aujourd’hui, en termes d’assainissement, peuvent avoir un impact positif en cas de nouvelles pluies, supérieures en vingt ans ou plus ».
Un habitant a apostrophé le maire : « Vous n’avez jamais eu l’intention de dialoguer dans la concertation, de faire une réunion publique. Vous êtes le coupable de tout ce qui s’est passé ici ! Il n’y a pas de diffamation, tout est exact et on est arrivé à cette extrémité-là parce que vous avez été sourd à tout ce que l’on a dit, que ce soit les nappes phréatiques et le reste ».
Malgré l’insistance des conseillers d’opposition, Antonio de Carvalho n’a pas voulu indiquer la date du prochain conseil. « Démission ! » ont crié des habitants, en quittant l’hôtel de ville. Deux policiers municipaux ont raccompagné le maire à son domicile.
La consternation dans les rangs de l’opposition municipale