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Une visite guidée sur l’histoire de la cité-cheminote de Mitry-Mory a été proposée, samedi 15 septembre, par la communauté d’agglomération Roissy pays de France à l’occasion des journées du patrimoine.
Trente-six personnes étaient au rendez-vous devant la gare de Mitry-Claye, à 15 heures, point de départ d’une heure et demie de balade à travers la cité des cheminots et son histoire.
Mathilde Huitoral, guide du jour, a commencé par raconter la petite histoire des villes de Mitry et Mory : « Tout le monde ici connaît la ville mais il faut savoir qu’à l’origine, Mitry et Mory étaient deux villages distincts qui ont fusionné. La gare qui se trouve devant vous a été construite en 1861 sur le territoire de Mory, suite à la construction de la ligne de chemin de fer entre Sevran et Villers-Cotterêts par la compagnie des chemins de fer du Nord ».
La découverte de la cité a pu ensuite débuter. Après la Première Guerre mondiale, le réseau ferré était sinistré et, avec l’aide de l’Etat, la compagnie a pu reconstruire de grands dépôts et offrir aux familles des cheminots la possibilité de se loger sur place.
En 1920, la compagnie des chemins de fer du Nord comptait 460 000 employés qui travaillaient 48 heures par semaine. Il fallait les loger rapidement. Un dépôt de trains s’est installé près de la gare de Mitry-Mory et c’est alors que la cité-cheminote a vu le jour. Dans un premier temps, les habitations étaient en bois et démontables, en vue de les transporter vers un nouveau site, une fois les constructions terminées.
Didier Klimeck, qui habite tout près dans le quartier des Acacias, se souvient : « Je suis né à Mitry-Mory et je me souviens de l’école de la cité en bois, j’y étais élève ».
La cité en bois était constituée de quarante maisons démontables, provenant de l’ancienne cité de Tergnier dans l’Aisne. Elle a démolie entre 1970 et 1980, mais on peut encore apercevoir une petite maison en bois à l’entrée du chemin de la Cité du Nord.
La seconde partie a été construite en dur entre 1925 et 1930, sous la forme d’une cité-jardin, selon un modèle élaboré par Raoul Dautry, ingénieur en chef de la compagnie, et l’architecte urbain Cassan.
Tout avait été pensé pour le bien-être des familles, y compris les équipements collectifs, comme une école, une salle des fêtes, un terrain et une salle de sport, un dispensaire et surtout des jardins pour occuper les hommes après les heures de travail. Les loyers étaient retenus sur le salaire.
Chaque habitation possède un jardin et un jardin collectif a été créé pour favoriser la convivialité entre les cheminots. Pour rapprocher les familles, les maisons étaient mitoyennes, regroupées par deux ou par trois. Ainsi, on pouvait y loger trois générations d’une même famille.
A partir de 1980, de nouveaux logements plus modernes ont été construits, dont un immeuble dans la partie centrale qui appartient à l’office HLM ICF « La Sablière », filiale de la SNCF.
Une particularité caractérise les trois parties de la cité : elles sont en forme de rond, ce qui évoque les roues d’une locomotive.
Arnaud Belloche, conducteur de trains depuis 1997, habite dans la cité cheminote. Il raconte : « Mon grand-père était aiguilleur entre Alençon et Le Mans, et ma sœur travaille aussi à la SNCF, mais dans les bureaux. Quand j’ai été embauché, comme je travaillais sur la région Nord, j’ai obtenu un logement à Mitry-Mory. Je loue une maison mitoyenne des années 30 : j’ai un jardin d’environ 500 m2, peut-être même un peu plus, et aussi un pigeonnier, comme chaque construction de cette époque dans la cité. Ma compagne, Laurie, a grandi dans la maison juste à côté ».