Sébastien Chimot annonce sa candidature aux élections municipales de 2020 à Crécy-la-Chapelle. Dans la foulée, il démissionne du Pays créçois ainsi que du parti auquel il adhérait depuis plusieurs années, le CNIP (Centre national des indépendants et des paysans). Entretien avec le candidat en exclusivité pour Magjournal, jeudi 13 septembre.
Ce n’est un secret pour personne, Sébastien Chimot, qui aura 43 ans en novembre, va briguer le fauteuil de maire en 2020. Il a pris sa décision et il veut concentrer toute son énergie sur Crécy. C’est d’ailleurs la même raison qui le pousse à démissionner de la communauté de communes du Pays créçois ainsi que du parti auquel il adhérait depuis plusieurs années, le CNIP (Centre national des indépendants et des paysans et va rejoindre Les Républicains).
C’est la deuxième fois que Sébastien Chimot se présente aux municipales. En 2014, il avait dû s’incliner face à Michel Houel et une troisième liste, avec un score de 32,04 %. Depuis, son objectif ne l’a pas quitté et il espère bien, cette fois, prendre la mairie.
Entretien en exclusivité :
Dans la course aux municipales, mon équipe commence à être bien étoffée. Elle est constituée de gens qui sont bien motivés, y compris des gens qui sont là depuis pas très longtemps, mais qui ont déjà envie de s’impliquer… Notre équipe n’a pas fini de se constituer. J’ai la chance d’être accompagné, par exemple, par Arnaud Regnier qui sera aussi sur la liste : il a une véritable expérience en matière de scolarité et de jeunesse puisqu’il était le principal adjoint du collège. On a aussi Alexandre Breugnot, un musicien également connu sous le pseudo de Cilikante, et bien sûr, Gaëlle Laronche, spécialiste des services techniques dans une grosse commune de la région…
Les années de mandat de Bernard Carouge ne sont pas à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer. Je pense pouvoir faire beaucoup mieux avec les mêmes moyens et avec une vision un peu différente de Crécy. Le gros gâchis du mandat est évidemment la fermeture de la piscine contre laquelle je me suis battu. On a réuni en une semaine, sur une pétition, 1 200 signatures de personnes qui voulaient que la piscine perdure et on vient de passer le deuxième été de fermeture. Elle est intercommunale mais placée sur le territoire de Crécy. On a des enfants dans la commune qui ne peuvent pas partir en vacances et qui vont se baigner dans le Morin, ce qui est dangereux…
Sans vouloir remettre en cause la volonté politique de la majorité municipale de marquer de son empreinte le centre-ville en ayant fait faire des travaux dans lesquels beaucoup d’argent a été placé, je pense qu’il aurait fallu équilibrer les dépenses et aussi ne pas laisser pour compte les hameaux. Ils ont le droit comme les autres d’avoir des aires de jeu pour les enfants, un éclairage digne de ce nom, des routes en bon état. J’aurais appuyé la démarche de Bernard Carouge pour le centre-ville s’il avait fait mieux pour les hameaux en même temps… Par ailleurs, les travaux ont supprimé une bonne vingtaine de places et ça ne se passe pas bien pour les commerçants. Les gens qui s’arrêtaient avant pour acheter une bricole le matin, ou en rentrant du travail le soir, ne vont pas se garer sur le champ de foire et faire le trajet jusqu’aux commerces, à pied. Ils vont dans d’autres villes. Crécy, c’est un centre bourg et cinq hameaux ; donc, si on a pas de voiture, on est complètement isolé. Les gens ont besoin de leur voiture et c’est en voiture qu’ils vont chez les commerçants. On est pas à Paris… Il y a un vrai problème avec le stationnement, c’est clair.
J’avais demandé un moratoire pour laisser souffler les commerçants après les inondations, mais ça n’a pas été possible. Ils ont eu une vraie perte de chiffre d’affaires. Sur les travaux, comme on l’a dénoncé avec mon groupe en conseil municipal, il aurait fallu faire les enfouissements d’abord. On a injecté deux millions d’euros dans le centre-ville et les câbles continuent à courir le long des maisons. Ce n’est pas logique. N’importe quel élu un peu réfléchi et un peu censé comprend qu’il faut d’abord faire les enfouissements .
Le problème de Bernard Carouge, même si c’est quelqu’un de très agréable et avec qui on arrive à avoir une conversation, c’est que même quand il a de bonnes idées, c’est la mise en place qui ne va pas.
L’urbanisme à Crécy est un vrai problème. L’apport de population très conséquent n’a pas été anticipé. Il y a deux ans, la ville a signé 191 permis de construire sur douze mois, pas uniquement des nouvelles constructions mais aussi des divisions de terrains. Le PLU est beaucoup trop permissif. Je le dénonçais en 2014 déjà, pendant ma campagne. Ça ne veut pas dire qu’il faut refuser les nouveaux habitants mais il faut les accueillir avec des infrastructures adaptées.
Moi, ce que je voudrais, en toute objectivité, c’est que chaque Créçois puisse avoir les mêmes services, qu’on ne fasse pas de différence entre les habitants du centre-ville et ceux des hameaux. Tout le monde paye des impôts de la même manière et chacun devrait être traité sur un pied d’égalité. D’ailleurs, je suis souvent contacté par des gens des hameaux qui se plaignent au quotidien du manque d’éclairage, des routes défoncées. Les conditions de vie dans les hameaux se sont dégradées encore plus avec les divisions de terrains.
Non, ça ne me fait pas peur. On en a parlé il n’y a pas longtemps avec mon groupe et on a fait le bilan. On a voté plus de 80% des délibérations qui étaient proposées au vote par la majorité municipale, à partir du moment où ça allait dans l’intérêt général. L’opposition entre Bernard Carouge et moi n’est ni idéologique ni politique. A priori, il est plutôt de droite et moi, pour ceux qui ne le savent pas, je suis de droite. Je ne dis pas que c’est facile de prendre des décisions mais je pense pouvoir faire mieux. Depuis le début du mandat, on ne fait aucune opposition systématique. D’ailleurs le terrain synthétique, par exemple, on a bien sûr voté pour, puisqu’aux précédentes élections je l’avais mis dans mon programme.
On se retrouve avec des gens qui sont super motivés, qui font un vrai boulot. Un maire comme Christian Vavon essaye de mettre en valeur le territoire, ou comme Monique Bourdier, qui met le paquet sur le transport. Mais d’autres, pour des raisons politiques, préfèrent la jouer perso. Sur les dix-huit mois de mandat qu’il reste, il n’y aura pas de projet d’envergure sur l’interco. Montry, Esbly, Quincy-Voisins et Saint-Germain-sur-Morin ont délibéré dans leurs conseils municipaux respectifs et ont décidé de quitter le Pays créçois. Du coup, elles n’engageront pas de finances dans les projets intercommunaux. (Voir notre article sur le Pays de Meaux ici)
Fiscalité, urbanisme… des études sont en cours et je ne veux pas me prononcer sur telle ou telle interco sans avoir eu les résultats des études engagées. Je pense que le bassin de vie est important. Les Créçois vont à la fois sur Meaux et le Val d’Europe, pour leurs courses, le cinéma, les associations. Je ne veux pas que Coulommiers soit un choix politique et que le choix ne soit pas bon pour l’intérêt général. Je n’ai pas d’avis prédéfini. Si la préfecture imposait ce qu’on ne veut pas, on a aussi des voies de recours.
Je quitte le CNIP et je vais filer un coup de main aux Républicains parce que je crois qu’il faut qu’on mette un petit coup de collier.
Séance de travail avec Arnaud Regnier (à gauche)