Un collectif d’habitants de Lagny-sur-Marne s’est invité au conseil municipal du jeudi 13 septembre. Sa préoccupation portait sur la construction de l’aire d’accueil des gens du voyage.
Les travaux de construction d’une aire d’accueil des gens du voyage, qui viennent de démarrer sur le terrain de l’ancienne gendarmerie, ne sont pas du goût des riverains de la rue Raymond-Poincaré et de l’avenue Georges-Clémenceau (Relire notre article du 11 septembre).
Jeudi soir, en fin de séance, un petit groupe a attendu que le maire, Jean-Paul Michel, donne la parole au public pour lui faire part de son mécontentement : « Nous représentons un collectif d’un peu plus de deux cents personnes et sommes assez étonnés de n’avoir pas été mis au courant du projet d’aménagement de l’aire des gens du voyage. Nous sommes mis devant le fait accompli puisque les travaux ont commencé » a lancé une riveraine.
Une autre poursuit : « Le Secours populaire, la Croix-Rouge, les Restos du cœur vont être à proximité. Il y a déjà des problèmes à Orly-parc et nous pensons qu’une concentration sociale à cet endroit est problématique. Pourquoi ne pas avoir plutôt légalisé l’aire implantée près du gymnase Thierry-Rey ? »
Jean-Paul Michel, qui est aussi président de Marne-et-Gondoire, a réagi : « Cela fait deux ans que l’on communique sur le projet. Et ce n’est pas parce qu’il y aura des associations sociales au pôle solidaire que cela va apporter des troubles. Je ne peux pas vous laisser dire ça. Concernant l’aire d’accueil, depuis juillet 2000, la loi fait obligation aux villes de plus de cinq mille habitants de créer une aire d’accueil pour les gens du voyage sur leur territoire. Quant à l’occupation sauvage que vous évoquez, elle ne répond pas aux normes ».
La Ville devra accueillir vingt familles, c’est-à-dire dix sédentaires et dix nomades. « C’est un terrain de l’État et c’est son projet, on a donc obligation de la faire » a martelé le maire. Il a rappelé que si l’obligation concernait la ville, la responsabilité de son aménagement relevait de la compétence intercommunale.
Contrairement à une rumeur, Jean-Paul Michel dément formellement qu’il y aura plus de vingt familles : « Il y a des normes. Les familles sont forcément limitées parce que les parcelles sont de 150 à 200 m² et donc on ne peut y mettre que trois caravanes par parcelle ». Les voyageurs auront l’obligation de payer un loyer ou un emplacement, charges comprises (eau, électricité), et la scolarisation des enfants sera obligatoire.
Afin de calmer les esprits, le maire a proposé une prochaine « réunion technique » avec les bureaux d’études et les constructeurs. « Si vous voyez des points d’améliorations, ils pourront être pris en compte. Il n’y a aucun problème » a-t-il conclu.