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La procession et la messe derrière la chapelle Saint-Leu, à Saint-Soupplets, ont fait revivre la tradition, dimanche 2 septembre. La chapelle va être rénovée et le pélerinage est remis au goût du jour. L’ensemble est orchestré par l’association présidée par Bruno Machet, « Pour la sauvegarde et la réhabilitation de la chapelle Saint-Leu de Saint-Soupplets », et le maire, Stéphane Devauchelle.
Dimanche, la chapelle Saint-Leu, dédiée à Saint-Loup, évêque de Sens, construite en 1247 par Guillaume, seigneur de Compans, a été ouverte au public et la procession a eu lieu de nombreuses années après avoir été interrompue. Autrefois, c’est à Dammartin-en-Goële qu’elle se déroulait puis, à Saint-Soupplets, avant de sombrer dans l’oubli pendant une bonne cinquantaine d’années. Comme autrefois, une bonne centaine de participants ont parcouru en chantant les rues calmes de la commune et ont même fait un petit détour par la maison de retraite pour saluer les résidents.
Suzanne, Roseline et Marie-Claire,
témoins de l’Histoire
Suzanne Vanhaesbrocke, 78 ans, de son nom de jeune-fille Philippe, « plus connue que le maire » comme elle se décrit en riant, habite juste en face de la chapelle, rue de Saint-Leu et se dit « en quelque sorte », la gardienne. Elle est née à Marcilly mais habite Saint-Soupplets depuis son mariage. Suzanne a reçu la bénédiction de Saint Leu à 3 ans et affirme : « Je n’ai jamais eu de brûlures ni fait de convulsions… C’est que j‘ai dû être protégée ».
A quelques dizaines de mètres, rue du Sauvoy, Roseline Chaperon, 79 ans, née Fournier, native de la commune, a aussi été bénie dans l’édifice, ainsi que ses enfants et ses neveux. Elle comptait bien participer à la procession, le premier dimanche de septembre : « Au moins le quartier reprend vie ! Et puis je n’aurais pas voulu mourir sans l’avoir refaite ! »
Quant à Marie-Claire Mouton, l’épouse du maire de Longperrier, née Plumard, raconte qu’elle venait à procession avec son petit frère qu’elle promenait en landau. Elle avait une dizaine d’années.
Des travaux en perspective
Bruno Machet, enfant de la commune, a nourri le projet de rénovation de la chapelle pendant quelques années avant de se lancer pour lui faire prendre forme. Le plus ancien monument de la ville faisait partie de la léproserie (XIIe siècle) ensuite établie à Meaux. Il explique : « Je suis attaché à mon village et j’avais vraiment envie de mettre tout ça en valeur, reprendre la tradition. Depuis tout petit, j’entendais parler du pélerinage. Celui-ci était réservé aux enfants. On leur faisait toucher la statue et on leur distribuait des médailles. Les gens venaient de partout pour soulager les maux divers et protéger des brûlures et des convulsions ».
Pour rendre la chapelle présentable en vue de son ouverture au public, au mois d’août, Bruno et les bénévoles ont sorti l’huile de coude et ont nettoyé les lieux de fond en comble, en attendant les travaux qui seront effectués dès que l’association aura choisi l’entreprise. Déjà, pour l’extérieur, c’est Batinett qui va œuvrer gratuitement. L’entrepreneur, compagnon référencé sur les abbayes bénédictines avec un collaborateur spécialisé dans les monuments historiques, bâtiments de France, fait cadeau de son travail à l’association. Il grattera les mousses sur les toitures et redonnera un coup de fraîcheur aux façades. La valeur du travail s’élève à cinq mille euros environ.
La chapelle a été restaurée une première fois par l’ancien maire, Claude Maurice. La statue de Saint Leu a été placée à l’église, et l’autel, dans le hall d’entrée de la mairie. Le grand meuble en bois massif avait été restauré par l’oncle de Bruno, René Aveline, menuisier. Bruno voudrait faire revenir tous les ornements dans la chapelle, et, en accord avec le Père Piotr, la resacraliser de manière à pouvoir y faire à nouveau des baptêmes, des messes… L’ensemble pourrait être réutilisable dans le courant de l’année prochaine.
Contact : chapellesaintleu@gmail.com