La rue Lamaze de Moussy-le-Neuf doit accueillir un programme de logement par la société Kaufman & Broad Homes SAS. Le site est entre les mains des archéologues. Ils ont ouverts leurs portes au public, dimanche 17 juin, pour une visite guidée.
Il fallait prévoir des chaussures adaptées au chantier. Pour la première fois, le site de Moussy-le-Neuf, où des fouilles archéologiques sont réalisées depuis avril, a ouvert au public, dimanche 17 juin. Cette visite guidée se déroulait à l’occasion des journées nationales de l’Archéologie (15-16-17 juin). Quatre archéologues de l’institut national de recherches archéologiques (inrap), sur les huit engagés par l’État, se sont chargés de la visite dans un sentier bien tracé. Laurent Michel est un archéologue. Il explique : « On sait déjà pas mal de choses sur le mode de vie des mérovingiens et carolingiens de l’époque. En revanche, on sait ce qui s’est passé à Moussy. Ils vivaient assez chichement, on est en zone rural donc pour le coup il y avait très peu de rejets. On retrouve de la céramique, de la vaisselle. On retrouve des outils en fer mais c’est assez rare. Il y a des pierres de remplois Gallo-Romaines ».
Dans le petit sentier, les visiteurs ne pouvaient qu’être attentifs. Ils écoutaient avec attention les explications des archéologues. Le clou de la visite est intervenu lorsque les visiteurs se sont retrouvés devant les os d’un cheval, vieux de 1200 ans. L’archéologue continue : « On a retrouvé les os d’une personne d’un mètre cinquante. On pense que cette personne était une femme et qu’elle est morte à 50 ans. C’est très vieux pour cette période, elle a eu beaucoup de chance. Un anthropologue va bientôt venir pour déterminé le véritable sexe et âge ».
Les archéologues réalisent un travail minutieux depuis avril. Laurent Michel déclare : « Sur le site, tout est numéroté par des petites pancartes de 1 à 3500. Il reste environ 2000 pancartes à traiter. Pour ceux qui veulent revenir vivre au Moyen-Age, sachez qu’on a une chance sur deux d’atteindre l’adolescence et une chance sur trois de devenir adulte ». Tout les trous sont creusés à la main, avec le plus grand soin. L’archéologue précise : « On creuse tout à la main, avec des pioches, des pelles, et on envoie toute la terre sur des brouettes que l’on met plus loin. Il nous reste à fouiller un peu près la moitié de la zone ». Les archéologues ont fouillé la moitié de la zone soit 6000 mètres carrés en deux mois de temps. Il leur reste l’autre moitié à fouiller, en deux mois aussi.