Chantal Brunel, ancien maire de Bussy-Saint-Georges, sera désormais seule dans son groupe d’opposition au conseil municipal. Ses colistiers ont annoncé, aujourd’hui, vendredi 15 juin, qu’ils formeront un autre groupe.
Un nouveau coup de théâtre vient de se produire sur la scène politique buxangeorgienne. Les élus qui siègent avec Chantal Brunel, l’ex-maire, ont annoncé la création d’un nouveau groupe au conseil municipal et d’en exclure, de fait, leur leader. Martine Candau-Tilh, conseillère municipale, explique : « Nous avons tiré les conséquences des deux échecs de Chantal Brunel, aux municipales et aux législatives, et avons décidé de préparer l’avenir de la ville ensemble, animés par l’envie de donner un nouveau souffle et pour défendre l’intérêt général ».
Les colistiers de Chantal Brunel à l’élection municipale de 2016 reprochent à leur tête de liste son « manque d’écoute » et estiment qu’elle a perdu toutes « ses chances de gagner en 2020 ». « Ce sont pour les mêmes raisons que la grande partie de sa majorité l’a quittée en 2016 mais nous n’avons pas voulu participer au putsch car nous estimions que la ville avait besoin de stabilité » indique Martine Candau-Tilh.
Pas « encore » d’alliances pour les municipales mais…
Les élus du nouveau groupe « Bussy ma ville » ont souhaité rester dans l’opposition et reprochent à l’actuelle majorité municipale de « bétonner la ville avec des projets de construction qui fera passer la population de Bussy à 18 000 habitants ». Jacques Canal, un autre élu du groupe, pointe « la dérive inconsidérée du coût des équipements, du foncier et des impôts ».
Les six conseillers municipaux indiquent qu’il n’y a pas « pour le moment » de rapprochement avec les responsables de la République En Marche. « Nous réfléchissons à monter une liste autonome d’union de la droite et du centre. Les étiquettes politiques ne sont pas importantes » souligne Martine Candau-Tihl qui a également confié être « à titre personnel adhérente de En Marche ».
Selon certaines sources, le parti du président de la République aurait choisi la ville de Bussy-Saint-Georges parmi ses objectifs des villes de Seine-et-Marne à gagner pour les élections municipales de 2020. Un élu de la majorité note : « Ce n’est donc peut-être pas un hasard si Laurent Moretti, le responsable départemental LREM, a choisi de venir emménager à Bussy ».
Chantal Brunel a réagi : « En fait, il s’agit d’une manœuvre politicienne, style ‘politique d’autrefois’ pour préparer les élections municipales au profit d’un parti politique et d’un parachutage, le tout, sous-tendu par des intérêts financiers qui ne sont pas forcément connus de mes anciens colistiers« . Pour l’ex-maire, la manœuvre « ne peut que profiter à l’actuel maire ». Elle indique : « Je resterai fidèle à mes engagements pris devant les Buxangeorgiens qui ont voté pour notre liste en opposition au maire actuel en 2016 ». Concernant les élections municipales, elle conclut : « Ma position est claire : je compte conserver ma totale liberté d’appréciation et de jugement et promouvoir ce que je crois bon pour notre ville, en concertation avec l’ensemble des personnes qui souhaiteront porter un nouvel espoir pour Bussy, hors des schémas trop politiques, des intérêts personnels et des pressions des promoteurs immobiliers ».
Le maire, Yann Dubosc, remarque : « Il s’agit de la continuité de ce que nous avons entrepris en 2016 en quittant la majorité. A quelques mois près, toute la liste de Chantal Brunel de 2014 vient de la quitter ».
La formation du nouveau groupe sera actée lors du prochain conseil municipal, jeudi 28 juin.
Les élus du nouveau groupe « Bussy, ma ville » : Jacques Canal, Martine Candau Tilh, Abdelilah Hifdi, Khalida Cherifi et Didier Carret.