La communauté d’agglomération Roissy pays de France (Carpf) a lancé, mardi 22 mai, sa première réunion sur le Scot (Schéma de cohérence territoriale), à l’espace Jacques-Prévert de Villeparisis. Des participants ont interpellé les élus sur l’environnement, les emplois et transports.
La trame verte et bleue locale représente moins de 2 % du territoire protégé. « La Beuvronne est l’une des rivières les plus polluées de Seine-et-Marne. Elle a un nombre important de décharges sur ses bords et reçoit les eaux polluées de l’aéroport de Roissy, qui n’est pas en état de traiter son assainissement de façon correcte » est intervenue Mireille Lopez, membre de France nature environnement Seine-et-Marne.
Elle poursuit : « Il faut également réfléchir à la rénovation urbaine : on abat des tours au lieu de les rénover et les ordures arrivent dans nos villages ruraux qui deviennent des décharges ». Pour Bernard Loup, président de Val-d’Oise environnement et du collectif pour le triangle de Gonesse, « aménager un territoire autour de Roissy CDG sans le département de Seine-Saint-Denis sera compliqué ». Selon lui, l’aboutissement du SCOT pour 2019 est compromis car le Sdrif (schéma directeur de la région Ile-de-France), créé fin 2013, devra lui aussi entamer sa révision au bout de six ans.
Bernard Loup ajoute : « Roissy CDG n’est pas en développement continuel. Selon l’Insee, entre 2009 et 2014, il a perdu 18 000 emplois. Il faut aussi parler de métiers. Roissy, c’est entre 200 et 300 métiers différents et quand vous avez un grand nombre d’emplois sur un petit nombre de métiers, quelle que soit la bonne volonté des employeurs, ils sont obligés de recruter ailleurs. Et ce n’est pas vers le sud qu’ils se tournent, mais vers le nord et la Picardie ». Annie Perronnet, maire de Sarcelles (Val d’Oise) et vice-présidente de la Carpf pour l’aménagement du territoire, a rappelé que le SCOT était dans sa phase de diagnostic : « Le but du SCOT, c’est aussi de faire des propositions et de peser sur les décideurs. Il n’y a pas de PLUI [Ndlr : plan local d’urbanisme intercommunal] et donc, à la cadence où l’on avance aujourd’hui, l’échéance fin 2019 est tenable ».
Christian Tarrieu, président de l’EB2V (Association ensemble bien vivre à Villeparisis) trouve anormal que ADP (Aéroport de Paris) « prenne deux euros aux voyageurs en prétendant que c’est une taxe d’aéroport ». Il renchérit : « Le CDG express est une dépense somptuaire qui ne correspond à rien ». Pour Pascal Doll, maire d’Arnouville (Val d’Oise) et vice-président de la Carpf pour les mobilités et déplacements, « le problème du CDG express est d’avoir pour supports la ligne B du RER et la ligne K, qui sont déjà saturées ».
Autour de l’aéroport de Roissy CDG, les 42 communes de la CARPF regroupent, à partir du 1er janvier 2016, 352 000 habitants sur 342 km². Elles comportent des contrastes importants, tant sur les aspects démographiques que d’urbanisme, c’est-à-dire une forte urbanisation au sud du territoire, une grande concentration d’activités autour de l’aéroport et de grands territoires agricoles au nord et à l’est.
« Le SCOT, c’est une feuille de route à l’horizon 2030 » a défini Agathe Roche, consultante en stratégie territoriale chez Algoé. « Il vise à mettre en valeur le territoire, développer l’activité économique, en conciliant qualité d’environnement, habitat et voies de transport. C’est un avenir à préparer et à dessiner ensemble » a conclu Hervé Touguet, maire de Villeparisis et vice-président de la Carpf pour le développement durable et les déchets ménagers.
Les réunions ont pour objet de présenter au public le diagnostic du territoire qui a été établi par les consultants en aménagement. Le PADD (Projet d’aménagement et de développement durable) sera débattu en octobre. Le SCOT devrait être approuvé par l’État en décembre 2019.
Trois autres réunions sont prévues, toutes à 19 h 30 :
- mardi 29 mai, salle Louis-Lumière à Dammartin-en-Goële
- jeudi 31 mai, hôtel de ville d’Arnouville (Val-d’Oise)
- jeudi 14 juin, au cinéma de l’Ysieux, à Fosses (Val-d’Oise).